Victorieux dimanche en Albanie (2-0), pour leur dernier match dans les qualifications à l’Euro 2020, les Bleus ont essayé un nouveau système en 3-4-1-2. Un schéma qui a séduit Didier Deschamps, qui n’exclut pas de le retester, et ses joueurs.
Pour son centième match sur le banc de l’équipe de France, Didier Deschamps a eu envie d’innover dimanche soir. Face à l’Albanie, il a concocté au coup d’envoi un 3-4-1-2 inédit avec une charnière centrale à trois têtes composée de Raphaël Varane, Clément Lenglet et Presnel Kimpembe, des couloirs occupés par Léo Dubois et Benjamin Mendy, une paire Moussa Sissoko-Corentin Tolisso à la récupération et Antoine Griezmann en position de meneur de jeu derrière Olivier Giroud et Wissam Ben Yedder en l’absence de Kylian Mbappé, malade.
Une formule plutôt payante puisque les Bleus se sont imposés à Tirana (2-0) en se montrant solides et appliqués. Deschamps, lui, est déjà sous le charme. “C’est quelque chose que j’avais dans la tête depuis un bon moment. Ce n’est pas une option pour protéger l’aspect défensif, mais pour créer plus de problèmes. Je fais toujours un choix de système pour mettre le plus en difficulté l’adversaire. Et là, c’était le cas ce soir avec le trio Giroud-Ben Yedder-Griezmann. Même si c’était Kylian (Mbappé) qui était prévu au départ”, a-t-il analysé après la rencontre en conférence de presse.
“C’est très positif”, se félicite Deschamps
Il ne serait donc pas surprenant de revoir ce 3-4-1-2 à l’avenir. “Même si je n’ai pas eu beaucoup de temps, j’ai des joueurs intelligents, qui ont tous déjà joué dans ce système-là en club. Ça limite le risque. Même si ça s’était moins bien passé aujourd’hui, je ne l’aurais pas écarté pour autant. Dans ce système, ça nous a permis d’avoir la maîtrise, d’être solides et d’avoir une animation offensive de grande qualité, parce qu’on aurait pu marquer plus de buts. Donc j’y réfléchirai. On pourra le revoir à un moment ou un autre. C’est un système qu’utilisent toutes les équipes, avec ses avantages et ses inconvénients. Par rapport à ce que j’ai vu, c’est très positif”, s’est-il félicité.
Même enthousiasme du côté de son adjoint Guy Stéphan. “Ça aurait pu se passer plus tôt, Didier (Deschamps) y réfléchissait. Ça offre beaucoup de densité dans l’axe et ça permet aux latéraux de se projeter. Ça donne aussi de la liberté à Antoine (Griezmann) au cœur du jeu. Il y a eu une bonne répartition des rôles sur le terrain. On n’a jamais été mis en danger et on aurait pu mettre d’autres buts”, a-t-il observé au micro de la chaîne L’Equipe.
Un système qui réussit à Griezmann
Ce nouveau schéma tactique semble également avoir séduit les joueurs, à commencer par Griezmann. Alors qu’il éprouve des difficultés à s’exprimer au Barça dans un rôle d’ailier gauche, il a rayonné dans ce 3-4-1-2 en étant impliqué dans quasiment toutes les situations intéressantes de son équipe. Après 707 minutes sans marquer, il a également fait trembler les filets à la réception d’un centre de Dubois. “On a fait la différence en première période. Le nouveau schéma tactique nous va assez bien. Il faudra voir quand on sera au complet”, a-t-il confié sur TF1. Aligné comme piston droit, Dubois a lui aussi été intéressant dans ce dispositif.
“Avec le nouveau schéma, il faut trouver les automatismes. C’est un système plutôt offensif pour nous. On découvre de nouvelles choses, on est là pour s’adapter”, a-t-il souligné sur TF1. Certes, les Bleus n’ont pas fait face à une opposition redoutable en Albanie et il faudra revoir ce système contre une équipe bien plus armée pour réellement déceler ses forces et ses faiblesses.
Mais Deschamps peut au moins se réjouir d’avoir vu ses joueurs allier discipline et équilibre malgré un manque de repères évident. “C’est important que les latéraux referment bien pour toujours avoir une couverture. Ils prennent la largeur quand on a le ballon. C’est un peu différent de ce qu’on a l’habitude de faire en équipe de France. Ça a plutôt bien marché sur ce match”, a appuyé Clément Lenglet sur L’Equipe, par ailleurs ravi de voir Griezmann, son coéquipier au Barça, s’épanouir dans ce 3-4-1-2.
“Il a été très bon, ce système lui donne la liberté de décrocher, de se mettre entre les lignes. Il a touché beaucoup de ballons, il a donné beaucoup de ballons intéressants aux attaquants”, a-t-il confié. Vainqueurs en Albanie dans ce nouveau système, les Bleus terminent en tête de leur groupe devant la Turquie. Mais ils ne sont pas encore assurés d’être têtes de série pour le tirage au sort.