Le Nigeria a mis fin définitivement aux subventions qui permettait de réguler le prix de l’essence dans le pays. Un dispositif coûteux, que le pays « ne peut plus se permettre » selon le président Muhammadu Buhari.
Ces derniers mois, le Nigeria a été forcé de réduire sa production de brut pour faire face à l’effondrement du cours du pétrole. Dans le même temps, le pays importe la quasi-totalité de son carburant de l’étranger. Depuis mars, le prix à la pompe est donc indexé sur le marché. Ce tournant est très mal vécu dans le pays.
Malgré une décision politique difficile, le président Muhammadu Buhari s’est voulu ferme dans ses déclarations. Le chef de l’État a expliqué ce lundi que le Nigeria n’avait plus « les provisions nécessaires pour continuer à subventionner le carburant (…) si il veut continuer à financer la santé, l’éducation et les autres services sociaux ».
Inquiétude chez les Nigérians
Entre 2006 et 2019, les mesures de soutien aux importations de produits pétrolier ont coûté plus de 27 milliards de dollars à l’État. La suppression de ces aides permettrait d’économiser au moins 2 milliards de dollars par an.
Mais après avoir fortement diminué, le prix à la pompe a recommencé à augmenter régulièrement depuis le mois de juillet, provoquant l’inquiétude des Nigérians.
Une mesure « cruelle »
L’opposition a dénoncé une mesure « cruelle », qui « fait du mal » à la population. Les récriminations sont les mêmes du côté des syndicats qui critiquent « une décision qui va appauvrir les masses et les travailleurs ».
Les distributeurs applaudissent quant à eux la mesure et assurent que ces ajustements seront bénéfiques à long terme pour l’emploi et les investissements étrangers. Ils soulignent aussi que le prix du carburant baissera de nouveau lorsque la production aura redémarré.
rfi