Friday, March 29, 2024
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Elections en Tanzanie: relâché, un chef de l’opposition accuse la police d’avoir tué 10 personnes

Le chef de l’opposition de Zanzibar a accusé mardi les forces de sécurité d’avoir tué par balles 10 personnes dans l’archipel, à la veille d’élections générales en Tanzanie, un pays à la démocratie secouée par cinq années de répression de l’opposition et des libertés.

Le président sortant John Magufuli, qui a appelé à ce que le scrutin se déroule dans le calme, ainsi que son principal concurrent, Tundu Lissu, ont terminé mardi leur campagne électorale sur la partie continentale du pays. Ses habitants voteront mercredi pour élire leur président et leur députés.

Dans le même temps, à Zanzibar, qui elle votera à la fois pour les élections nationales et pour choisir son propre président et ses députés, les forces armées ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles et violenté des habitants, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Sur cet archipel de l’océan Indien, plus connu pour ses plages et ses eaux turquoise, les tensions et violences politiques sont récurrentes.

Le candidat du parti d’opposition ACT-Wazalendo, Seif Sharif Hamad, qui se présente pour la 6e fois à la présidence de Zanzibar, a été arrêté plus tôt dans la journée pour avoir tenté de voter en ce jour de pré-scrutin réservé aux forces de l’ordre.

“Nous sommes tous au courant que la police a tiré des gaz lacrymogènes mais aussi qu’ils ont tiré des balles réelles pour tuer des gens”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, peu après avoir été relâché.

Selon le candidat, ces tirs ont fait 10 morts – neuf sur l’île de Pemba lundi soir, et un mardi matin sur l’île principale, Unguja – et 50 blessés, dont certains dans un état grave.

– “Une farce” –

A Dar es Salaam, le chef de la police tanzanienne, Simon Sirro, a annoncé que 42 personnes avaient été arrêtées à Pemba, mais qu’il n’y avait eu “aucun mort”.

Le bilan n’a pu être confirmé de source indépendante, mais le parent d’une femme tuée a affirmé sous le couvert de l’anonymat à l’AFP que des “hommes armés (…) avaient visé et tiré” dans leur direction, alors qu’ils étaient assis en groupe en début de soirée devant un magasin.

Selon lui, trois personnes, dont cette parente, ont été tuées et 18 blessées.

L’opposition de Zanzibar affirme que le vote anticipé organisé mardi – et qui n’a pas eu lieu en Tanzanie continentale – est un outil de fraude et a appelé ses électeurs à se rendre également aux urnes ce même jour. Selon M. Hamad, tous les agents des partis d’opposition ont été refoulés des bureaux de vote.

M. Hamad a affirmé que le scrutin avait déjà commencé dans certains endroits dès lundi durant la nuit, ce qui avait poussé ses partisans à Pemba à tenter de bloquer une distribution de bulletins de vote, selon eux pré-cochés.

“Comment pouvez-vous avoir une élection quand il y des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles partout ? Ce n’est en aucun cas une élection équitable, c’est juste une farce”, a-t-il dit.

Selon lui, le président sortant de Zanzibar Ali Mohamed Shein, qui se retire après deux mandats, a “du sang sur les mains” tout comme le candidat à son succession désigné par le parti au pouvoir, Hussein Ali Hassan Mwinyi.

M. Hamad, dont le parti veut l’indépendance totale de Zanzibar, attribue à la fraude ses défaites électorales successives et nombre d’observateurs étrangers lui donnent raison.

– “Votez et rentrez” –

Ces événements interviennent alors que le quinquennat de John Magufuli a été marqué par un rétrécissement des libertés individuelles et des attaques répétées contre l’opposition.

Sur Twitter, l’ambassadeur américain Donald Wright s’est dit “alarmé par les informations en provenance de Zanzibar et ailleurs sur des violences, des morts et des détentions”.

Pour ce dernier jour de campagne, John Magufuli, 60 ans, a appelé les électeurs à “voter et à rentrer chez eux”.

“Laissez la commission électorale faire son travail. La paix est très importante et je prie pour qu’elle domine le scrutin”, a-t-il dit.

Chef du principal parti d’opposition de Tanzanie continentale, Chadema, Tundu Lissu, 52 ans, est rentré au pays après trois ans à l’étranger pour y soigner 16 blessures par balles consécutives à une tentative d’assassinat – selon lui à caractère politique – en 2017.

“J’ai pu voir lors de la campagne que les Tanzaniens sont prêts pour des changements et je crois qu’ils viendront voter demain”, a-t-il déclaré mardi.

Afp

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