Thursday, April 25, 2024
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Encore loin des Etats-Unis, le rêve brisé de milliers de migrants honduriens

Le rêve d’une vie meilleure aux Etats-Unis de milliers de migrants du Honduras s’est brisé sur le mur de policiers et militaires déployés par les autorités guatémaltèques, qui ont mobilisé mardi bus et camions pour les refouler vers la frontière.

Les espoirs d’un assouplissement de la politique migratoire des Etats-Unis par le nouveau président démocrate Joe Biden ont été douchés par la détermination des autorités guatémaltèques, qui depuis dimanche ont déployé des policiers et des militaires pour freiner la progression de la caravane migratoire.

Lundi, des heurts ont même éclaté entre les migrants et les forces de l’ordre guatémaltèques qui ont fait usage de gaz lacrymogène et n’ont pas hésité à matraquer la foule pour stopper son avancée.

La porte-parole des services de migration du Guatemala, Alejandra Mena, s’est félicitée dans un euphémisme du “retour volontaire” des migrants vers le poste frontière avec le Honduras d’El Florido, où le gros de la caravane de migrants, la première de cette année, était passé en force vendredi.

Environ 3.500 personnes, dont un demi-millier de mineurs, ont déjà été refoulées au Honduras, a indiqué mardi l’administration guatémaltèque. Au total, environ 9.000 migrants avaient passé la frontière pour fuir la violence des gangs et la misère dans leur pays.

Le Mexique, qui avait déployé a titre préventif la Garde Nationale sur sa frontière, a prêté des bus aux autorités guatémaltèques pour convoyer les migrants.

Pourtant, quelques milliers d’irréductibles, souvent partis en famille, refusent de monter dans les bus et les camions qui doivent les ramener à la frontière.

– “Plutôt mourir !” –

“Moi, plutôt mourir que de retourner au Honduras”, lance Alexander, un chauffeur de taxi âgé de 24 ans qui a perdu son travail à cause de la pandémie de coronavirus. “Qu’est-ce que j’irais faire au Honduras, si ce n’est mourir, soit de faim, soit de la violence (des gangs)?”, déclare-t-il à l’AFP.

Carlos Valle, 34 ans, a laissé derrière lui ses trois enfants de quatre, huit et onze ans. Il veut encore y croire : “Nous sommes fatigués, mais nous allons résister, et j’espère que le Guatemala va nous laisser passer pour continuer notre route vers les Etats-Unis”.

“Nous sommes tristes, désespérés, affamés, épuisés par la marche, mais je pense continuer pour aller aux Etats-Unis”, renchérit Marta del Cid.

“Nous avons tout perdu” avec le passage en novembre de deux ouragans dévastateurs, explique cette femme de 40 ans, partie avec ses deux fils âgés de trois et 24 ans. “En plus, le gouvernement nous traite comme si nous étions des déchets”, s’indigne-t-elle.

Dans les rangs des migrants, les critiques fusent contre le gouvernement de Juan Orlando Hernandez, le président du Honduras, petit pays d’Amérique centrale (9 millions d’habitants): “Nous avons le pire gouvernement qui soit”, lance Carlos Valle.

Des policiers et militaires guatémaltèques avaient violemment dispersé lundi une foule d’environ 4.000 migrants, dont de nombreux enfants, à Vado Hondo (est), à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Honduras.

Des affrontements ont fait plusieurs blessés parmi les migrants, qui jetaient des pierres, ainsi que dans les rangs des forces de l’ordre qui ont riposté avec des grenades lacrymogènes.

Les autorités guatémaltèques, tout en reconnaissant “le droit à émigrer pour chercher une vie meilleure”, ont argué de la menace de la contagion par le Covid-19 pour barrer le passage à la caravane. Au moins 21 migrants ont été testés positif au nouveau coronavirus, selon le ministère guatémaltèque de la Santé.

Quelques dizaines de migrants seulement ont déjoué les barrages et ont réussi à atteindre la frontière mexicaine à Tecun Uman (nord-ouest), où ils vont cependant se heurter cette fois à la Garde Nationale mexicaine.

Depuis octobre 2018, plus d’une douzaine de caravanes sont parties du Honduras, mais la majorité des migrants ne sont jamais arrivés à destination, stoppés dans leur marche par l’intensification des contrôles et l’intransigeance du président Donald Trump.

Afp

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