Avec une superficie de 850 km2 et une population de 2 millions d’habitants, la ville de la Mecque, cernée par des montagnes, se prépare à accueillir 6,8 millions de pèlerins extérieurs en plus des 684.000 pèlerins saoudiens.
En début de semaine, le roi Salman a lancé un important programme qui mobilise plusieurs services étatiques,nous dit-on lors d’une visite guidée dans la ville de Djeddah mercredi dernier. Cette cité, qui compte aujourd’hui 5 millions d’habitants, est la deuxième du pays après Ryad, la capitale, où la population est estimée à 6 mil- lions d’habitants. L’Arabie Saoudite est, en effet, un pays en forte croissance démographique avec, cependant, un fort taux d’étrangers qui représentent près du tiers de la population globale. Car, sur les 32 millions d’habitants, les 10 millions sont des étrangers.
Le Roi Salman suit, lui-même, l’évolution des travaux d’extension des deux Saintes Mosquées. Sur son instruction, le Prince Mohamed bin Salman a visité la Grande Mosquée de la Mecque. Cette visite, de l’avis de l’imam du premier lieu saint de l’islam, Cheikh Al- Sudais, est porteuse d’espoir parce que la poursuite des travaux d’extension facilitera l’exercice du culte par les fidèles dans un environnement sûr grâce à la fluidité des mouvements des foules puisque, à terme, la mosquée de la Mecque doit compter 210 portes.
30 millions de palmiers
Afin de mieux recevoir les pèlerins, la politique d’extension de la sainte mosquée se poursuit. L’an dernier, les chiffres fournis par les responsables de la mosquée font état d’une capacité de 1,8 million de fidèles. Son extension va de pair avec celle de la ville dans toutes les directions. La Mecque est en plein chantier. Les montagnes qui l’enserrent de part et d’autre sont en train de céder la place aux immeubles. Dans la même optique, le gouvernement a initié de grands projets pour reverdir toutes les villes. A Ryad et à la Mecque, l’arbre retenu est le palmier-dattier, symbole du pays qui compte 30 millions de palmiers. Les pèlerins qui arrivent par air, mer et terre, peuvent facilement rallier les différentes villes grâce aux multiples routes et autoroutes dont certaines peuvent compter 2 fois 5 voies, telle la route qui relie Djeddah à la Mecque.
Un train rapide à 17 milliards de dollars
Outre les routes, un train rapide (Al-Haramain high-speed train) relie également les régions de Médine et de la Mecque, distantes de 450 km. Ce train qui peut transporter 160.000 passagers par jour roule à une vitesse de 300 km/h, soit un trajet parcouru en moins de 2h contre 5h en véhicule. Le
coût de ce train est de 60 milliards de rials, soit plus de 17 milliards de dollars. En phase d’expérimentation depuis 9 mois, le train rapide a convoyé à ce jour 500.000 passagers.
En plus du train et des routes, la ville de Djeddah est dotée d’un troisième aéroport. Un nouvel aéroport (le King
International airport) avec un parking de 21.665 places, des routes de 36 km, 13 km de ponts, 2,5 km de tunnel, une mosquée de 3.732 places, une tour de contrôle de 136 m de haut, un datacenter… La superficie du complexe est de 810.000 m2. Sa capacité actuelle est de 30 millions de passagers, extensible à 50 millions dans la deuxième phase. Pour l’instant, cet aéroport n’assure que les vols domestiques avec 571 vols et 59.000 passagers par semaine. Cette première phase a coûté 36 milliards de rials (plus de 10 milliards de dollars américains). Les autorités saoudiennes ne lésinent pas sur les moyens pour assurer la sécurité du pays et des pèlerins. Les forces de défense et de sécurité sont visibles dans tous les coins et recoins, les rues sont dotées de caméras de surveillance. Les contrôles sont partout stricts et aucun écart n’est toléré. Tout le monde se plie à cette exigence, à cette nouvelle donne.
Le Soleil
