Promouvoir le leadership des femmes dans l’édification de la paix fut un des thèmes phares de la 10e conférence internationale du réseau Religions pour la Paix, organisée en plein cœur de l’été en Allemagne.
L’événement a réuni cette année quelque 900 participants venus de 125 pays, incluant des leaders religieux, des représentants de gouvernements, d’ONG et d’organisations de la société civile. La 10e édition, qui avait pour thème « Prendre soin de notre avenir commun », entendait faire écho à la principale mission de Religions pour la Paix, à savoir renforcer la coopération interconvictionnelle à travers le monde et soutenir les communautés opprimées face aux injustices qu’elles subissent dans un contexte de conflits à travers des actions qui vont bien au-delà du simple dialogue.
Reconnaitre et valoriser le rôle des femmes
« Pour la première fois de l’histoire, nous avons aujourd’hui la capacité technologique d’anéantir la race humaine », a indiqué, pour sa part, Abdullah Bin Bayyah, président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, citant « la propagation du discours extrémiste sous toutes ses formes » comme un fléau à éradiquer.
« Nos efforts collectifs doivent s’intensifier : l’esprit de solidarité et de coopération doit émerger et produire des initiatives sur le terrain qui prouvent au monde que la religion, dans son essence, est une force de miséricorde pour les mondes. Il est temps que les chefs religieux fassent preuve d’une plus grande efficacité et d’une plus grande implication dans les préoccupations des sociétés humaines afin de (…) contrer le spectre des guerres et des conflits meurtriers », a-t-il déclaré.
« Prendre soin de notre avenir commun, promouvoir le bien commun pour tous », telle fut, en ce sens, la devise de cette 10e édition durant laquelle la question de la protection des lieux de culte a été évoquée (voir encadré). Lors du rassemblement, le théologien catholique américain William Vendley a ainsi souligné, au nom de Religions pour la Paix, l’importance de considérer « l’attaque d’un site religieux comme une attaque visant tous les sites religieux. Une communauté ne doit pas seulement protéger son propre site, elle doit protéger les sites sacrés des autres groupes religieux ».
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Citoyenne néerlandaise d’origine égyptienne, Azza Karam a été conseillère auprès du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) puis coordinatrice de la Task Force inter-agences des Nations Unies sur la religion et le développement, créée en 2010. Cette professeure de confession musulmane a également été directrice, entre 2000 et 2004, du réseau Femmes de foi qui, sous l’égide Religions pour la Paix, réunit un millier d’organisations religieuses féminines.
« Les femmes dans le champ religieux ne sont pas simplement des disciples ou des transmettrices. Elles sont aussi des actrices de leur destin. Ce sont des agents de paix. Elles sont des médiatrices. Elles peuvent interpréter et expliquer les textes de leur religion » tout autant que les hommes, a ainsi appuyé lors d’une table-ronde dédiée la députée tunisienne Mehrézia Labidi-Maïza, engagée de longue date dans l’organisation interreligieuse.
Un appel à l’action commune
Un appel à l’action commune en 9 points a été lancé, incluant l’engagement de Religions pour la Paix à lutter en faveur du désarmement nucléaire, du bien-être des réfugiés et des migrants à travers le monde ou encore pour la préservation de l’environnement et contre la déforestation, ainsi qu’à créer une « alliance de la vertu » regroupant les organisations religieuses en vue de faire avancer des luttes à forts enjeux.