Wednesday, April 24, 2024
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Capital investissement : 5ème journée de l’AMIC à Casablanca

Casablanca a abrité, jeudi 21 janvier, la 5ème édition de la Journée du capital investissement. Après la cérémonie d’ouverture, la rencontre a été ponctuée de deux panels, animée par des experts et acteurs de renom qui ont planché sur comment concrétiser le choix de faire du Maroc un hub régional, irriguant le reste du continent.

Après le mot de bienvenue d’Omar Chikhaoui, président de l’AMIC et de Capital Invest, qui a campé les débats autour du thème «Le capital investissement, du Maroc à l’Afrique», Saïd Ibrahimi, directeur général de Casa Finance City Authority, a brossé l’évolution du capital investissement en Afrique, un secteur dont la marge de croissance reste extraordinaire. Il a soutenu que le montant des capitaux levés a atteint 4 milliards de $ sur le dernier exercice et la dispersion géographique est plus forte, vu que pratiquement tous les pays sont aujourd’hui concernés. Si en 2009 l’Afrique du Sud captait les 3/4 des fonds, actuellement 90% vont sur le reste du continent, a-t-il rappelé. Aussi, le DG de CFC se réjouit de l’émergence d’une expertise en Afrique. En dépit de toutes ces avancées, le capital investissement y reste encore modeste, avec à peine 5% des fonds levés. Etablissant le tableau du secteur, il a fait le constat d’une offre orpheline d’un écosystème génétiquement efficient, de fonds de pension et d’un marché boursier et d’une gouvernance d’entreprises balbutiants. Un constat qui rend la levée de capitaux difficiles. Néanmoins, avec une croissance au rendez-vous et les opportunités qu’offre son marché, l’Afrique est au centre de tous les agendas.

Se positionner en hub régional

Saïd Ibrahimi croit que le Maroc a tous les ingrédients pour faire de Casablanca un hub régional, notamment avec CFC en centre d’expertise on-shore du capital investissement. De son avis, l’industrie de la gestion d’actifs y est importante, avec un écosystème dense et opérationnel. A cela, il a ajouté la présence d’acteurs majeurs, tels qu’Africa50, Brookstone Partners, Wendel… Conscient que des progrès notables doivent être faits par son pays, en la matière, pour parfaire la nouvelle loi OPCC, nouveau véhicule d’une grande flexibilité, il a lancé un appel aux autorités pour saisir les opportunités qui s’offrent au Maroc.
A sa suite, Ismail Douiri, directeur général d’Attijariwafa bank, Guest Speaker, s’est défendu de tenir le discours d’un praticien qui s’est d’abord appesanti sur les développements à réaliser in situ, avant d’aller sur l’Afrique, dans un métier qu’il a qualifié d’encore jeune. Il a trouvé que dans son propre pays, il y a encore un certain nombre d’étapes à parcourir.

Driver des fonds, mais aussi…

Comparant l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Ghana au Maroc, en termes de Private Equity, le DG d’Attijariwafa bank a soutenu que son pays qui présente des TRI (taux de rentabilité interne) entre 8 à 15% est loin d’attirer l’attention des investisseurs. Justement, parmi les chantiers qu’il a évoqués : l’identification d’un certain nombre de compartiments dans l’entreprise dans les phases d’amorçage, du financement de l’innovation, des relations universités-entreprises, de liquidation-redressement, dans l’accompagnement de Business Angels… mais aussi dans les relations entre investisseurs et gestionnaires, sans omettre la fiscalité où subsistent de grandes zones d’amélioration (droits d’enregistrement sur l’augmentation de capital, imposition sur les titres non cotés…).

En termes d’avancées, le Guest Speaker de l’Amic pour sa 5ème journée, a salué le bon positionnement du marché marocain sur la PME, sa position de leader en Afrique du Nord et sa capacité de lever des fonds autres que locaux. Des acquis du groupe qu’il dirige et qui s’implante bien sur le reste du continent, il a partagé avec les participants son évolution. Ismail Douiri a rappelé qu’au lendemain de la fusion, le groupe avait le choix entre accompagner ses clients à l’international, à défaut de les perdre. Ce fut d’une pierre deux coups, dans des contrées où le taux de bancarisation frisait le ridicule (expliquant le Green Field souvent), contre 45 à 50% au Maroc. Attijariwafa bank s’est d’abord positionné dans des zones avec une règlementation proche de celle du Maroc, à espace monétaire adéquat pour éviter la volatilité du système de change, faire des économies d’échelle, adopter un seul système d’information (SI) à l’international, ayant un seul lien avec un fournisseur informatique, être très opportuniste, un bon pilotage des risques (gouvernance associée dans les banques souveraines acquises)…

La rançon du succès

Et pour réussir, ce responsable a préconisé d’être fort chez soi, de mettre en place une stratégie, d’être humble et respectueux, voire «être paranoïaque à la perception d’hégémonie», de diversifier les risques, d’avoir une neutralité effective sur les réalités locales (tribus, clans, castes, confréries…), de savoir gérer les crises. Il n’a pas terminé son propos sans interroger les panelistes sur certaines problématiques à même de booster la croissance au Maroc et à l’international.
Le premier panel, intitulé « Maroc, tremplin vers l’Afrique : opportunités et défis », est animé par Othmane Alaoui, directeur d’investissement de Brookstone Partners, Noël Albertus, directeur général de PwC Maroc, Stéphane Bacquaert, directeur associé de Wendel, Olivier Luc, responsable Afrique du Nord de Proparco et Lamia Merzouki, directrice générale adjointe de Casa Finance City Authority.
Quant au second, modéré par Jean-Luc Bedos, Partner du cabinet d’avocat Dentons, il a porté sur « Le capital investissement, accélérateur de développement continental» et a été abordé par Karim Bernoussi, président-directeur général, Intelcia, Karim Hajji, directeur général, Bourse des Valeurs de Casablanca, Hassan Laaziri, directeur général, CDG Capital Private Equity, Faïçal Mekouar, président, Fidaroc Grant Thortnton, Mehdi Zouhir, président-directeur général, Buzzichelli Maroc.

A noter que la rencontre a été clôturée sur un discours d’Hervé Schricke, président du Club Afrique de l’AFIC, revenant sur les perspectives de croissance en Afrique.

DAOUDA MBAYE, RÉDACTEUR EN CHEF lesafriques.com

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