Une main aux fesses sans consentement, c’est une agression sexuelle. Une série de blagues grivoises visant la même personne pour la mettre mal à l’aise, c’est du harcèlement. Les deux sont punissables : pénalement, après dépôt de plainte ; selon le code du travail, en saisissant le conseil des prud’hommes ; au niveau de l’entreprise, l’employeur ayant l’obligation d’agir. « Il doit en effet assurer la sécurité de tous ses salariés, précise Christine Passagne, conseillère au sein de la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDDF). S’il ne le fait pas, il peut être condamné. »
L’Association nationale des DRH vient d’ailleurs d’éditer un livre blanc sur le sujet, qui fixe les lignes rouges à ne pas franchir. Dans un petit texte intitulé « Alors, on ne peut plus draguer ? », elle rappelle que séduction et harcèlement sont des notions fondamentalement différentes. « Dans un rapport de séduction, le ressenti est positif : si l’on se sent mal ou que l’on hésite, c’est que la relation est inégalitaire, rappelle le livret. Il n’y a alors plus de rapport de séduction dans lequel l’autre chercherait à plaire, mais un rapport de pouvoir. »
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La première étape pour se remettre, c’est de rompre l’isolement, donc de raconter ce que l’on vit, ce qui peut s’avérer difficile sur ces sujets aussi personnels et sensibles. d’où l’importance de trouver un interlocuteur bienveillant et compréhensif. « Dans l’idéal, la personne en face doit avoir l’esprit critique et pouvoir dire ce qui est inadmissible, une amie féministe, par exemple », conseille Isabelle Scarangella, conseillère prud’homale CFDT.
Empêcher le harceleur de nuire ne suffit pas
Il faut ensuite alerter l’entreprise : la direction, de toute façon, puis, selon la taille de la société, les délégués du personnel, les syndicats, le service RH… Dans certaines entreprises, des protocoles ont été mis en place, parfois