Thursday, April 25, 2024
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Guinée: les raisons de la suspension de radio Espace FM

En Guinée, la radio Espace FM a été suspendue pour une semaine. Le 1er novembre, les chroniqueurs avait débattu de l’état et du niveau de l’armée guinéenne. Ce débat a visiblement dérangé la Haute Autorité de la communication (HAC), qui a prononcé la suspension de l’antenne.

Le 1er novembre, les chroniqueurs débattent de l’état et du niveau de l’armée guinéenne, dans « Grandes Gueules », l’émission de débats et d’actualité la plus écoutée de la bande FM guinéenne. Un débat qui n’a pas été du goût de la Haute Autorité de la communication.

« La Haute Autorité de la communication condamne, avec fermeté, la diffusion, par la radio Espace FM, d’informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité de la nation, au moral des forces armées et à l’ordre public. La HAC ordonne la suspension de la radio Espace FM pour une durée de sept jours, et ce, conformément aux articles 39 et 40 de la loi du 22 juin 2010 portant sur la liberté de la presse », souligne cette instance.

« Ça sent très, très mauvais. On verra bien »

A Conakry, les professionnels des médias étaient perplexes, vendredi, sur ces motifs formulés par la HAC. Car dans l’émission, l’un des chroniqueurs cite simplement une source qui pointe des défaillances matérielles et des défaillances dans la gestion du personnel de l’armée. Ces affirmations ont pourtant coûté à la radio Espace une suspension de sept jours.

C’est justement au nom de la liberté de la presse que la direction d’Espace FM se dit surprise. La radio a coupé ses émetteurs dans tout le pays depuis vendredi à minuit. Joint par RFI, Lamine Guirassy, le directeur du groupe de presse Hadafo Médias et présentateur de l’émission incriminée, explique qu’il s’agit d’une première :

« Je n’arrive pas à comprendre. Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe. Pour moi, c’est une manière de faire taire tous les médias qui dérangent. Nous allons attaquer la décision au niveau de la Cour constitutionnelle parce que ça, c’est un abus de pouvoir. On a fait notre travail, ce que nous faisons depuis dix ans bientôt. Je ne sais pas si la Guinée va devenir un royaume bientôt… En tout cas, ce qui se passe, là maintenant, ça sent mauvais. Ça sent très, très mauvais. On verra bien ce que ça va devenir », a-t-il dit.

Semaine difficile pour les médias guinéens

Pas facile, en effet, cette semaine, pour les médias guinéens. D’abord, la garde à vue d’un patron de presse pour diffusion de fausses nouvelles, ensuite l’agression physique d’une dizaine de journalistes dans les locaux d’une gendarmerie par des forces de l’ordre, le « dernier avertissement » adressé à la chaîne Evasion pour outrage à la pudeur et puis, bien sûr, la suspension d’Espace FM dans la décision numéro 10 de la HAC.

« Nous attendons impatiemment la décision n°11 de la Haute Autorité de la communication. Dire, par exemple, qu’il y a des coqs, qu’il y a des chèvres dans une garnison militaire, en quoi cela peut-il être une atteinte à la sureté de l’Etat ? Appeler un chat un chat, est-ce que c’est un crime ? Il y a des intentions inavouées mais nous ne donnerons l’occasion à personne de museler cette presse-là ! », a pour sa part déclaré Sanou Kerfalla Cissé, président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée.

Pour rappel, au classement mondial 2017 de Reprters sans frontières (RSF) de la liberté de la presse, la Guinée arrive 101e.

rfi

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