Friday, March 29, 2024
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L’avenir de l’Algérie en question le jour des obsèques du général Gaïd Salah

Le défunt général Gaïd Salah et le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune s’embrassent lors de l’investiture de ce dernier. Le 19 décembre 2019.
© REUTERS/Ramzi Boudina

L’Algérie enterre ce mercredi 25 décembre Ahmed Gaïd Salah. La cérémonie de funérailles a débuté avec l’arrivée de la dépouille du chef de l’état-major au Palais du Peule à Alger. La disparition brutale de l’homme fort du pays va-t-elle changer la donne sur la scène politique algérienne ? Quelle sera la marge de manœuvre pour le nouveau président Abdelmajid Tebboune élu avec l’appui de l’armée ?

Ce sont des funérailles officielles et populaires d’une ampleur inédite pour un militaire qui se sont déroulées en début d’après-midi. La cérémonie, retransmise par la télévision algérienne, rappelle celles organisées pour les anciens présidents : Ben Bella, Boumediene ou Boudiaf.

À la sortie du Palais du peuple, la dépouille de Gaïd Salah, enveloppée du drapeau algérien, a été saluée par les youyous des femmes, comme jadis pour les martyrs du pays. Transportée sur un affût de canon tiré par un véhicule de l’armée, la dépouille d’Ahmed Gaïd Salah a traversé la capitale en tête d’un long cortège. Sur le chemin, des milliers de citoyens s’étaient rassemblés, saluant le passage du cortège funéraire. Un cortège accueilli ensuite par une immense foule amassée devant le cimetière al Alia.

Le général Boualem Madi, directeur de la communication au ministère de la Défense, lui a rendu un vibrant hommage, saluant « un héros parmi les héros ». Ahmed Gaïd Salah a été enterré au sein du carré des martyrs, où reposent les anciens chefs d’État et les grandes figures de la lutte pour l’indépendance.

Le système change de peau, mais pas d’âme

Depuis des décennies, des généraux de l’armée sont au cœur du pouvoir en Algérie. Avec le début du Hirak, il y a dix mois, le général Ahmed Gaïd Salah s’est propulsé sur le devant de la scène. C’était lui qui prenait toutes les décisions politiques, lui encore qui s’adressait régulièrement aux manifestants. Après sa disparition : « il n’y aura ni rupture ni changement, mais une continuité » affirment des analystes.

Certains espèrent que cette disparition donnera plus de liberté au nouveau chef de l’État Abdelmajid Tebboune. Mais la marge de manœuvre semble aujourd’hui réduite. Il est pris en tenaille entre les exigences de l’armée et les aspirations du peuple.

Il est clair que la disparition d’un homme qui a concentré l’essentiel du pouvoir pendant bientôt une année entre ses mains ne manquera d’induire des évolutions dans le sérail.

Said Saadi, membre fondateur et ancien président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD)
25-12-2019

Les manifestants n’oublient pas que Tebboune a été choisi par les généraux. Le président, selon eux, « doit sa victoire aux généraux et leur sera toujours reconnaissant ». Lucides, ils rappellent que le système a toujours réussi à survivre en changeant de peau, sans jamais changer d’âme.

Le chef d’état-Major de l’armée avait toujours agi en concertation avec un nombre restreint de généraux. C’est eux qui continueront à peser sur les orientations politiques du pays.

Ahmed Gaïd Salah, on le sait, avait déjà prévu de passer la main à Said Changriha, nommé ce lundi 23 décembre chef d’état-major de l’armée par intérim.

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