Les élections locales approchent à grand pas et c’est le branle-bas de combat dans les
états-majors politiques. Depuis un certain temps, c’est des candidatures tous azimuts
pour briguer les collectivités territoriales. Mais entre toutes, c’est la Ville de Dakar qui
est la plus convoitée. Pour preuve, même au sein de la mouvance présidentielle, des camps
se forment pour aller à l’assaut de la capitale révélant ainsi le problème fondamentale de la
coalition Benno Bokk Yakaar et particulièrement de l’Alliance pour la République.
En effet, au Sénégal, les élections ont le don de ré- veiller les démons de la division au sein des partis et mouvements politiques. Les appels à l’unité se heur- tent souvent au choc des ambitions. Et la Ville de Dakar semble être un si gros morceau que personne ne veut le laisser à l’autre. Aussi, assiste-t-on déjà à un duel entre l’ex-ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou, Bâ, et le mi- nistre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
Duel entre l’ex-ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou, Bâ, et le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr
Jeudi passé, Amadou Ba était dans le centre-ville. Il a effectué une petite visite à la Direction générale des Impôts et domaines (Dgid) qu’il a dirigée avant d’être nommé ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. Puis, Amadou Ba a fait une descente à
Dakar Plateau, notamment à l’avenue Georges Pompidou (Ex-Avenue William Ponty), au marché Sandaga où il a eu quelques échanges avec les commerçants et enfin au quartier Niaye Nioker. L’ex- argentier de l’Etat s’est ainsi rendu compte qu’il n’a
rien perdu de sa cote de popularité. Le même jour, Abdoulaye Diouf Sarr a de son côté
rencontré des dignitaires lébous. « Quand on parle de la Médina, on dit Dakar parce que c’est la ville capi- tale. Gérer une telle collectivité nécessite un engage- ment, une détermination, avoir des projets, être au service de la population. Mais une ville capitale ne
doit pas être une arme de guerre contre le pouvoir. Parce que c’est l’effet contraire qui va se produire et là, ce sont les populations qui vont en pâtir. C’est pourquoi les choses n’ont pas avancé dans la ville de Dakar. Alors que ce n’était pas nécessaire. C’est pour- quoi nous disons que si les Dakarois nous confient la ville, nous servirons la population », a déclaré le ministre de la Santé qui n’a jamais caché son ambition de diriger la Ville de Dakar.
Rude bataille dans le camp de l’opposition.
L’opposition n’est pas en reste, que ça soit la coali- tion Yewwi Askan Wi ou Wallu Senegaal ou autre, tous veulent s’asseoir sur le fauteuil de maire. La ba- taille s’annonce rude car l’enjeu est de taille. Barthélemy Dias, actuel maire de Mermoz, Sacré-Cœur, ne cache pas son ambition de briguer le suffrage des Dakarois. Or, le maire de la Ville de Dakar, Soham El Wardini, malgré qu’elle soit membre de l’Alliance des forces du progrès (parti membre de la mouvance pré- sidentielle), compte rempiler. Et tout le monde connait les relations entre Khalifa Sall et ces deux personnalités politiques qui l’ont beaucoup soutenu lors de ses
démêlés avec la Justice dans le dossier de la Caisse d’avance. Le Pastef d’Ousmane Sonko, co-initiateur de la coalition Yewwi Askan Wi, est-il disposé à lais- ser Mme Wardini rempiler, même si elle n’est plus en odeur de sainteté avec son parti, laissant ainsi échapper l’occasion de prendre le contrôle de la capitale ? C’est dire que même au sein de l’opposition, il peut y avoir de grandes rivalités qui risquent de plomber les alliances.
L’Independant
