Friday, April 19, 2024
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Présidentielle en Algérie: une journée de vote marquée par l’abstention

Manifestation contre la présidentielle aux abords de la Grande Poste d’Alger, le 12 décembre 2019, en début d’après-midi.
© RFI/Leila Beratto

Après quasiment dix mois de manifestations massives, 24 millions d’électeurs algériens étaient appelés aux urnes pour trouver un successeur à l’ex-président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika. Un scrutin massivement rejeté par une bonne partie de la population qui a marqué sa réprobation en s’abstenant d’aller voter.

Les heures sont données en Temps universel (TU).

L’essentiel à retenir :

• Le taux de participation officiel est de 41,14%, il s’agit du plus faible d’une présidentielle pluraliste en Algérie
​​​​​​​• Dans certaines localités le vote a été perturbé
• Une manifestation a réuni plusieurs milliers de contestataires à Alger
• Tous les candidats en lice ont voté
• L’ancien président Bouteflika a voté par procuration

19h00 : Les bureaux de votes ont, pour la plupart, fermé à 18h TU soit 19h heure locale. La commission électorale a annoncé que les premiers résultats ne sont pas attendus avant vendredi 13 décembre au plus tôt. La grande inconnue du scrutin reste l’abstention qui a marqué cette journée. Le taux de participation était de 33,06% à 16h TU.

► À lire aussi : Algérie, une élection présidentielle pour rien?

18h50 : Le taux de participation définitif sera annoncé dans la soirée. Mohamed Chorfi, le président de l’autorité d’organisation des élections a annoncé que le taux de participation serait « acceptable compte tenu des circonstances », et c’est bien la tout l’enjeu car ce scrutin, qui a été décidé par les autorités algériennes, doit leur permettre de prouver qu’elles ont fait les bons choix. Elles seront fragilisées si le résultat est décevant pour elles.

18h25 : L’affluence a été très faible voir nulle entre 17h et 18h dans plusieurs bureaux de vote du quartier du Telemly. À 18h, les policiers en poste ont fermé les portes. L’autorité d’organisation des élections a quant à elle annoncé un taux de participation de 33,06% à 16h.

17h40 : La situation est un peu plus compliquée dans d’autres parties du pays. D’abord, à Bouira, où il y a eu des affrontements entre manifestants et forces de police. Le siège de la radio locale a d’ailleurs été incendié. À Béjaïa, les manifestants ont fermé plusieurs bureaux de vote et à Tizi Ouzou, selon la radio nationale, des violences ont eu lieu et le vote a été suspendu. En parallèle, dans d’autres villes de l’ouest du pays, à Oran et Tlemcen, lors de manifestations contre le vote il y a eu plusieurs dizaines d’arrestations.

17h05 : Dans le centre d’Alger, une manifestation rassemble toujours plusieurs milliers de personnes qui s’opposent au vote. Il y a eu une tentative de blocage d’un bureau près de la Grande Poste, mais autrement, à 600m de la manifestation, les quatre autres bureau de vote dans lesquels nos reporters se sont rendus, tout se passe tranquillement.

15h40 : Le président de l’autorité d’organisation des élections (ANIE), Mohamed Chorfi, vient d’annoncer que le taux de participation à 15h était de 20,43% sur l’ensemble du pays. En baisse, par rapport à la présidentielle de 2014 où les autorités avaient annoncé 23,25% de participation à 14h.

15h30 : Dans le quartier d’Hydra, d’Alger, Mehdi, 30 ans et Redouane, 19 ans, ne sont pas allés voter. « Cette élection n’est pas transparente », estime Redouane. Mehdi lui n’a jamais voté de sa vie : « Mais, je suis pour la stabilité. On aime notre pays, contrairement à ce que disent les autorités ». À 200 mètres de là, devant l’école des frères Oubad, une quinzaine de jeunes du quartier chantent en cœur contre le vote. Lorsque des passants entrent dans l’école, dont l’entrée est protégée par plusieurs policiers, ils leur crient « cachiristes ! », en référence au saucisson cachir, réputé être la nourriture donnée en échange de participation au vote ou à des meetings.

15h00 : Un habitant d’Oran, qui a choisi de ne pas voter, témoigne de ce qu’il a vu ce matin dans sa ville.

J’ai fait un tour au niveau du centre de vote dans lequel je suis inscrit, j’ai constaté de mes yeux que c’était pratiquement vide.

14h45 : Des manifestants opposés à la tenue de la présidentielle très contestée de jeudi ont réussi à entrer dans le centre électoral du collège Pasteur à Alger. Le vote a dû être momentanément interrompu, a constaté une journaliste de l’AFP. Les forces de l’ordre ont alors évacué les manifestants et les assesseurs qui ont rouvert le centre, une trentaine de minutes plus tard.

À relire : Algérie : peut-on refonder le système économique ?

13h45 : Nouveau point sur la situation dans les autres villes du pays. À Béjaia, des manifestants tentent toujours de faire fermer des bureaux de vote. Des témoins et des sources sécuritaires rapportent à l’AFP que deux centres de vote au moins ont été fermés. Un autre est toujours assiégé par des personnes qui s’opposent à la tenue du scrutin. Des vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux, montrent aussi des contestataires déchirant des bulletins. À Tizi Ouzou, toutes les opérations de vote sont interrompues, toujours selon l’Agence France Presse. Un contestataire joint à Bouira affirme qu’une manifestation contre l’élection est en cours. Concrètement, une partie des habitants de Kabylie continue de s’opposer fermement à cette présidentielle.

13h15 : La manifestation contre la présidentielle se poursuit dans les rues d’Alger. Selon l’AFP, la police, déployée en force, est rapidement et brutalement intervenue toute la matinée pour empêcher tout rassemblement. Mais les manifestants sont parvenus à faire nombre et ont même réussi à briser un cordon de police qui leur barrait l’accès au carrefour de la Grande-Poste, lieu symbolique de rassemblement du Hirak, le mouvement de contestation inédit qui agite l’Algérie depuis février.

► Petit rappel, les bureaux de vote doivent fermer à 18h TU, 19 heures, heure d’Alger.

12h45 : Notre correspondante, Leïla Beratto, fait le point sur l’ambiance à Alger : « Ce matin, je me suis rendue dans le quartier de Bab-el-Oued, quartier contestataire ces dernières semaines. Sur les hauteurs, c’était très calme. Des policiers et des pompiers étaient postés devant les bureaux de vote, les panneaux électoraux eux, restaient sans affiches. Cependant, dans certains bureaux de vote plus bas dans le quartier, il y avait effectivement de l’affluence. »

12h15 : L’autorité d’organisation des élections annonce un taux de participation national à 10h (TU) de 7,92%. À la même heure, le taux de participation était estimé à 11% à Jilel, à 10,40% à Médéa et à 8,97% à Biskra. Dans 16 wilayas, sur 48, le taux est supérieur à celui de 2014, selon l’ANIE. (Pour rappel en 2014, le taux de participation final était de 50%).

12h00 : Une habitante de Bir Mourad Rais (quartier d’Alger) témoigne : « D’habitude, dans le quartier, les gens votent en masse tôt le matin. Mais aujourd’hui, à 11h30, ma mère était la troisième votante du bureau. »

11h30 : Ce jour de scrutin a été déclaré férié pour les employés du secteur public afin de leur permettre d’aller voter.

11h10 : Notre correspondante à Alger fait un point sur la situation à l’extérieur du pays. Dans la ville de Béjaia, à 200 kilomètres d’Alger, les manifestants tentent de faire fermer les bureaux de vote. À Bouira, le journal el-Watan rapporte que des échauffourées ont eu lieu. À Oran, les forces de l’ordre ont également arrêté des manifestants.

11h00 : Selon des médias algériens, l’ancien président de l’Algérie, Abdelaziz Bouteflika et son frère Nacer Bouteflika ont aussi voté. L’ex-chef de l’État aurait voté par procuration.

10h45 : Peu d’affiches sur les panneaux électoraux dans les différents quartiers de la ville.

Ce jeudi matin, quartier de Saïd Hamdine, à Alger, Algérie, le 12 décembre 2019. © RFI/Leila Beratto

10h20 : Une manifestation a débuté dans le centre de la ville d’Alger vers 09h30. Les protestataires scandent « les généraux à la poubelle et l’Algérie aura son indépendance » et « pas de vote avec la mafia ». Plusieurs manifestants ont été arrêtés.

10h05 : Derniers candidats à accomplir leur devoir électoral, Ali Benflis s’est rendu au bureau de vote de l’école Mohamed Alig à Hydra et Abdelkader Bengrina au bureau d’Ahmed Aroua, à Bouchaoui.

10h00 : Un peu plus tard ce sont les candidats Abdelmadjid Tebboune et Abdelaziz Belaïd qui ont voté respectivement à au bureau d’Ahmed Aroua, à Bouchaoui et à l’école les frères Mokhtari à Hussein-Dey.

09h45 : Le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah a voté au bureau d’Ahmed Aroua, à Bouchaoui. Tout comme le candidat Azzedine Mihoubi qui lui a voté à l’école du 5-Juillet de Staouéli.

09h30 : Ce matin, le caricaturiste Dilem publie un nouveau dessin, où l’on voit un Algérien mettre un bulletin de vote dans l’urne sous la menace d’une arme militaire.

► Les Algériens de l’étranger ont commencé à voter dès le 7 décembre. Il y a 914 308 électeurs inscrits à l’étranger, dont 685 731 en France et plus précisément 342 865 en région parisienne.

08h40 : La deuxième partie de l’Emission « Appel sur l’actualité » de RFI est consacrée à l’élection algérienne. C’est à écouter en direct.

08h15 : Selon notre correspondante, la télévision nationale montre des images de files d’attente dans des bureaux de vote.

08h00 : Dans le centre-ville d’Alger, la situation est plutôt calme selon notre correspondante Leila Beratto. Ce mercredi et cette nuitplusieurs rassemblements ont eu lieu pour contester la tenue de ces élections, plusieurs manifestants et plusieurs journalistes ont été blessés par les forces de l’ordre dans la capitale, et il y a eu des dizaines d’interpellations.

07h45 : Ce matin a Béjaïa, des habitants ont fermé plusieurs bureaux de vote qui avaient ouvert dans la ville. Plusieurs publications sur Twitter montrent des photos qui confirmeraient cette information.

07h15 : Un hélicoptère survole le centre-ville de la capitale Alger.

07h00 : Les bureaux de vote ouvrent en Algérie pour le premier tour du scrutin présidentiel.

► À relire : Les portraits des cinq candidats à la magistrature suprême

06h30 : Encore 30 minutes avant l’ouverture des bureaux de vote en Algérie. Cinq candidats sont en lice pour succéder à l’ex-président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika. Ils sont appelés les « 5 A », leurs noms commençant tous par cette même initiale. Quatre d’entre eux ont été ministres sous l’ère Bouteflika.

Des millions d’Algériens ne veulent pas entendre parler de ce scrutin et exigent un renouvellement total de leur classe politique. Ce mercredi encore, des milliers de personnes sont descendues manifester pour clamer, à nouveau, ce message.

Le scrutin a déjà été reporté deux fois cette année.

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