Friday, March 29, 2024
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Soudan: le premier gouvernement post-Béchir dévoilé

Le Premier ministre, Abdalla Hamdok, a dévoilé son gouvernement lors d’une conférence de presse à Khartoum, le 5 septembre 2019.
© Ebrahim HAMID / AFP

Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok a dévoilé jeudi 5 septembre les noms des membres de son gouvernement, une étape de la transition après la chute d’Omar el-Béchir en avril.

Avec huit jours de retard sur le calendrier prévu par l’accord signé le 17 août, Abdalla Hamdok a dévoilé le tout premier gouvernement depuis la chute d’Omar el-Béchir en avril. « C’est le début d’une nouvelle ère. Si nous réussissons, un nouveau Soudan sera construit », a déclaré le Premier ministre jeudi soir lors d’une conférence de presse.

Le cabinet dévoilé comprend 18 noms et le Premier ministre se réserve le droit d’en désigner deux plus tard. Soit vingt membres au total, comme le prévoyait l’accord. Parmi ces ministres figurent quatre femmes, dont une cheffe de la diplomatie, Asma Mohamed Abdallah. C’est une première pour ce pays même s’il y a encore deux semaines, le syndicat des femmes avait réclamé la parité. « Est-ce juste d’en avoir seulement quatre ? Bien sûr que non. Mais c’est un bon début », a déclaré Abdalla Hamdok.

Le nouveau chef du gouvernement, lui-même ancien économiste de l’ONU, avait promis un gouvernement de technocrates. Il a désigné aux Finances Ibrahim Elbadawi, un ancien économiste de la Banque mondiale. On note toutefois la présence d’une figure de la révolution, Maddani Abbas Madani, au ministère du Commerce et de l’Industrie.

Comme prévu, la junte militaire a désigné deux membres, le lieutenant général Gamal Omar à la Défense, et Idriss Traifi à l’Intérieur.

Le Soudan a donc son premier gouvernement post-Béchir, majoritairement civil. Mais l’exécutif est bicéphale, il y a aussi le Conseil souverain piloté par les militaires pendant la première année et demie. Reste encore une institution à mettre en place : le Parlement.

Relancer une économie exsangue

Le chef du gouvernement a annoncé que son équipe allait se mettre immédiatement au travail, alors que le pays est dans une situation d’urgence. Tous les observateurs le disent : la première tâche du gouvernement sera de relancer l’économie dans un contexte d’inflation galopante, de monnaie affaiblie, de chômage et de grogne sociale.

Selon Munzoul Assal, professeur à l’université de Khartoum, le Premier ministre va devoir réintégrer le Soudan dans l’économie mondiale. Il y a quelques jours encore, Abdalla Hamdok avait demandé aux États-Unis de lever leurs sanctions. Plusieurs pays étrangers poussent dans ce sens. La nomination du gouvernement, étape importante de la transition, devrait donner des gages supplémentaires à la communauté internationale. Et il y a urgence. Mardi encore, plusieurs villes du pays ont été le théâtre de manifestations et mouvements de grève.

Cependant le gouvernement pourrait être pris dans le jeu de pouvoir qui promet de s’installer à l’intérieur du Conseil souverain, l’organe clé de la transition. « La collaboration entre les deux institutions sera cruciale. Il faudra voir également si la coalition civile reste unie avec le temps car des tensions pourraient affecter la bonne marche gouvernementale », précise Munzoul Assal.

Le Premier ministre a lui déclaré que la priorité de son équipe serait « de mettre fin à la guerre ». Justement, fin août, une coalition de mouvements rebelles avait annoncé qu’elle s’opposerait à ce cabinet, faute d’y être représentés. L’un des leaders, Minni Minnawi, s’est même montré menaçant en rassemblant ses forces au nord du Darfour. Les mouvements islamistes eux aussi ont déjà dénoncé leur mise à l’écart.

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