600 dauphins ou marsouins ont été retrouvés morts sur la côte Atlantique française depuis le début de l’année. Les échouages de petits cétacés n’y ont jamais été aussi nombreux. L’ONG Sea Sheperd observe cette situation de près et apporte souvent les cadavres de ces cétacés aux scientifiques.
Pour les militants de cette ONG de protection des océans, ce sont les méthodes de pêche qui sont responsables de cette situation. En additionnant tous les filets des bateaux qui pêchent le long de la façade atlantique, on arrive à un chiffre impressionnant : 4 000 kilomètres de filets selon Sea Shepherd. Et ces filets sont fatals pour les dauphins.
« Les scientifiques l’ont déjà établi en faisant des autopsies les années précédentes. Sur la majorité des dauphins qui sont retrouvés, ce sont des dauphins qui sont en pleine santé et qui ont été capturés par des navires de pêche, souligne Lamya Essemlali, la présidente de cette ONG. Donc, ils meurent d’asphyxie, ce que les scientifiques appellent l’agonie en profondeur, parce que les dauphins sont des mammifères qui ont besoin d’air pour respirer. Ils se retrouvent pris au piège des filets de pêche. Donc, ils ont les poumons qui explosent littéralement. »
Prendre des mesures radicales
Pour Lamya Essemlali, de Sea Shepherd, il faut prendre des mesures radicales. « Il va falloir interdire certaines méthodes de pêche sur les zones d’habitat des espèces qui sont protégées, poursuit-elle. On ne peut pas dire que les dauphins sont une espèce protégée tout en autorisant des méthodes de pêche dont on sait qu’elles les tuent par milliers. Quand on voit l’évolution de la situation, c’est catastrophique. »
Dans un premier temps, il faut, selon l’ONG, installer des caméras sur les ponts des navires pour savoir exactement ce que les différents bateaux capturent. Une mesure qui a fait ses preuves en Australie, mais à laquelle les pêcheurs français s’opposent avec véhémence.