Friday, March 29, 2024
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Japon: une application pour éviter les agresseurs sexuels dans les transports

Une application permet aux femmes d'éviter les agresseurs sexuels dans les transports en commun japonais en adaptant leur trajet.
Une application permet aux femmes d’éviter les agresseurs sexuels dans les transports en commun japonais en adaptant leur trajet. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Au Japon, une application fait fureur auprès des utilisatrices des transports en commun. Elle leur permet de diminuer le risque d’être victimes d’attouchements dans les trains aux heures de pointe.

Avec notre correspondant à Tokyo,

Au Japon, les rames sont tellement bondées que les voyageurs y sont collés les uns aux autres. Par conséquent, les agresseurs sexuels en profitent. Sept Japonaises sur dix qui empruntent les transports publics annoncent y avoir déjà été victimes d’attouchements.

Cette application s’appelle « Chikan Reidâ ». En français, le « radar de détection des mains baladeuses ». Les victimes doivent y encoder le jour, l’heure et le lieu de leur agression ce qui permet à l’appli d’établir une cartographie en temps réel des gares, des lignes et des tranches horaires les plus dangereuses. Celles où les prédateurs sexuels sévissent le plus. Les utilisatrices peuvent donc adapter leur itinéraire en conséquence.

Un succès sans précédent

En février, les transports publics sont particulièrement dangereux pour les jeunes filles au Japon. En ce moment se déroulent les concours d’admission aux grandes écoles et aux universités. Des épreuves qui déterminent l’avenir des candidates. Elles ne peuvent donc pas du tout se permettre d’y arriver en retard.

Dès lors, si elles sont victimes d’attouchements dans le train qui les conduit à leur concours, elles n’ont pas le temps de dénoncer leur agresseur et de faire toutes les démarches auprès de la police. Leur priorité est cet examen.

Les agresseurs sexuels ont bien compris qu’à cette période de l’année, ils peuvent souvent agir en toute impunité. En février, d’habitude, ils forment des groupes de discussion privés sur les messageries instantanées. Ils s’échangent « les bons tuyaux », si on ose dire.

Des messages indiquent à tel jour et à telle heure, a lieu le concours d’admission à telle ou telle école. Les jeunes filles qui le présenteront vont emprunter telle ou telle ligne de train, descendront à telle ou telle gare, etc. Les agresseurs sexuels se servent de ces forums pour mettre savamment au point leurs itinéraires de prédation.

À écouter : Les Japonaises réclament un durcissement de la loi sur les violences sexuelles

La police et les sociétés de transports sur le qui-vive

Elles proposent des applications venant en aide aux femmes victimes d’agressions dans les trains. Par exemple, une appli vient d’être lancée. Elle permet aux victimes d’attouchements d’entrer immédiatement en contact avec le conducteur de leur train. Par haut-parleurs, il prévient les gens qui voyagent dans cette rame qu’une agression vient de s’y produire.

Grâce à une autre application, une femme agressée sexuellement dans un train ou dans le métro peut aussitôt prévenir la police. Elle géolocalise son smartphone, puis envoie des agents à son secours. Ils l’attendront sur le quai de la prochaine station.

Au Japon, ces applications sont extrêmement populaires auprès des utilisatrices des transports publics.

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