Gilles Bourdouleix s’en est pris à Christophe Béchu lors du conseil municipal de Cholet, le 8 juillet. Il a notamment brocardé l’appel des 72 maires en faveur d’Emmanuel Macron, dont son voisin est l’instigateur.

Par Publié le 11 juillet 2019 à 10h24 – Mis à jour le 11 juillet 2019 à 17h46

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Gilles Bourdouleix n’est pas économe quand il s’agit de manier l’invective. Lundi 8 juillet, le maire de Cholet a ainsi consacré une longue diatribe à son voisin d’Angers, Christophe Béchu, le qualifiant en préambule de « candidat sérieux au concours Lépine de la bêtise ».

La brouille entre les deux maires a commencé trois semaines plus tôt. Le 17 juin, lors de la réunion de la communauté d’agglomération du Choletais, qu’il préside, Gilles Bourdouleix s’emporte, devant ses collègues, contre l’irruption de gens du voyage dans sa ville et la faiblesse des effectifs policiers qui n’ont pu s’y opposer. Pour protester contre l’incurie de l’Etat, il annonce qu’il suspend ses fonctions d’élu et quitte la salle, tandis que son premier vice-président s’empresse d’écourter la séance.

Au même moment, Christophe Béchu anime, de son côté, le conseil d’Angers Loire Métropole. Averti par les réseaux sociaux du nouvel emportement de son voisin choletais, il s’en amuse à la faveur d’une délibération relative à l’accueil des gens du voyage. « Dans d’autres collectivités, le président suspendrait ses fonctions et un premier vice-président compréhensif ferait voter l’ajournement de la séance, mais je ne prendrai pas ce risque. » La blague fait rire les élus angevins, mais pas le bouillant maire de Cholet, qui rumine sa réponse.

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Vichy et la collaboration, thème récurrent

Lundi soir, M. Bourdouleix se venge devant un auditoire habitué à ses sorties de route : « Je savais que M. Béchu était un grand spécialiste de la girouette, je savais aussi que c’était un danger public pour les finances, mais je le prenais pour quelqu’un d’intelligent. C’était un vote sur des travaux [à Angers], ça n’avait aucun rapport. »

Celui qui fut condamné, en 2014, à 3 000 euros d’amende pour apologie de crimes contre l’humanité après avoir estimé « qu’Hitler n’avait peut-être pas tué assez » de Tsiganes – une peine confirmée en appel en 2014, mais annulée en 2015 par la Cour de cassation – ajoute : « Nous sommes exemplaires en matière de gens de voyage. (…) Ils sont locataires de Sèvre Loire Habitat [l’organisme de logement social], à ma connaissance ça n’existe pas à Angers. »

Gilles Bourdouleix poursuit, cinglant : « M. Béchu devrait regarder ses élus à lui. Il faut aimer avaler des couleuvres pour être dans sa majorité. Quand je vois ceux qui viennent de Sens commun, notamment » Il fait là référence à l’appel des 72 maires en faveur d’Emmanuel Macron, publié début juin dans Le Monde, dont Christophe Béchu est l’instigateur.