Thursday, April 18, 2024
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Les salariés d’Ascoval retournent à l’usine dans l’incertitude

 

Les 270 salariés de l’aciérie Ascoval, dans le Nord, retournent à l’usine ce lundi 20 mai. Mais l’heure n’est pas vraiment aux réjouissances.

Nacim Bardi est salarié « polyvalent four » et délégué CGT d’Ascoval. De chez lui, il aperçoit le toit de l’usine où il travaille depuis quinze ans. Pour la première fois, après trois semaines de chômage technique et quatre années d’incertitudes sur sa reprise, l’usine rouvre ses portes ce lundi.

Mais Nacim Bardi ne ressent aucune joie. « On est toujours sous le choc de l’annonce qui a été faite la semaine dernière qui remettrait peut-être en question notre acquisition. Cela nous a mis un uppercut », dit-il.

Après quatre années de rebondissements et de vraies-fausses reprises, Ascoval est depuis mercredi 15 mai officiellement propriété du groupe British Steel. Mais ce repreneur providentiel s’avère en difficulté financière. Le groupe, qui négocie une aide financière du gouvernement britannique, assure que ces difficultés seront sans conséquence sur la reprise de l’aciérie.

Le président du groupe, Roland Junck, viendra d’ailleurs spécialement à l’usine ce lundi après-midi pour tenter de rassurer les salariés. Ce ne sera pas simple. « On va lui dire ses quatre vérités. On l’avait déjà rencontré il y a pratiquement trois semaines. Il nous avait dit que le Brexit n’était pas un problème, que tout allait bien pour le groupe British Steel. Maintenant, la confiance n’y est plus. On nous a menti dès le début, on nous a trahis. Alors, on va travailler. Ce qu’on veut, c’est adapter l’outil le plus rapidement possible », explique Nacim Bardi.

Adapter l’outil, c’est procéder aux ajustements techniques qui permettront à Ascoval de répondre aux exigences du repreneur British Steel. Si les fonds promis sont bel et bien débloqués.

La maire de Bruay-sur-Escaut, soulagée mais…

C’est une commune limitrophe de l’usine, et la plupart des salariés d’Ascoval y habitent. Sylvia Duhamel est maire de Bruay-sur-Escaut et se dit « soulagée, oui ». Mais une inquiétude demeure « de ce qui pourrait encore arriver en croisant les doigts pour que cela se passe de la meilleure façon possible. Parce que c’est un dossier qui traîne. On a eu des moments de joie, des moments de défaite… Et on ne voudrait pas revivre ces moment-là encore une fois. Ne serait-ce que pour le côté humain… Parce que dire aux salariés à un moment donné que c’est repris et ce n’est pas repris et c’est repris et ce n’est pas repris… Humainement, ça devient compliqué. »

rfi

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