Friday, April 26, 2024
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Coronavirus. Combien de temps l’épidémie peut-elle durer ?

Emmanuel Macron estime que l’épidémie de coronavirus pourrait durer « des mois ». Donald Trump avait déclaré qu’elle disparaîtrait « dès avril ». Qu’en pensent les scientifiques ? Éléments de réponse.

La Corée du Sud est le deuxième pays le plus touché par l’épidémie de coronavirus.
La Corée du Sud est le deuxième pays le plus touché par l’épidémie de coronavirus. | KIM KYUNG-HOON / REUTERS

Nous sommes dans une phase qui va durer des semaines et même sans doute des mois. Ces mots sont ceux d’Emmanuel Macron, mardi 3 mars, à propos de l’épidémie de coronavirus Covid-19 née en Chine à la fin de l’année 2019 et qui touche désormais plus de 93 000 personnes dans le monde et 200 en France. Le président de la République anticipe ainsi un phénomène qui perdure. Mais que disent les scientifiques ?

Zhong Nanshan, épidémiologiste de 83 ans, et principal conseiller médical du gouvernement chinois, estimait début février que l’épidémie devrait se terminer en Chine en avril. Ce mercredi 4 mars, le nombre de nouveaux cas journaliers est en repli pour le troisième jour consécutif dans le pays.

Toutefois, l’internationalisation du virus pourrait changer la donne. Ces derniers jours, l’épidémie a progressé plus rapidement hors de Chine qu’en Chine, avec l’apparition de foyers importants en Iran ou en Europe. Pékin craint ainsi une recontamination provoquée par des individus provenant de l’extérieur. Mardi, sept cas ont été confirmés pour des personnes revenant d’Italie.

Disparition avec l’été ?

Les mises en quarantaine ou les mesures d’hygiène prises par les États pour éviter la propagation sont des éléments déterminants de la durée de l’épidémie. En 2003, la Chine avait ainsi été critiquée pour sa réaction très tardive face au Sras. Ce virus, cousin du Covid-19, avait finalement pu être contenu au bout de huit mois et l’épidémie s’était arrêtée en juin 2003. Sans que cela soit prouvé, certaines personnes avaient ainsi émis l’hypothèse qu’il s’était éteint avec les beaux jours.

Le climat est aussi l’argument invoqué par Donald Trump le 10 février. Le président américain estimait que l’épidémie de Covid-19 disparaîtrait d’ici avril, ou au cours du mois d’avril car la chaleur en général tue ce genre de virus.

Une hypothèse rapidement nuancée par nombreux experts, qui estiment qu’il existe encore trop d’inconnues. C’est un virus respiratoire, et nous savons que les virus respiratoires sont très saisonniers, mais pas exclusivement, explique William Scaffner, expert américain à CNN .

« On connaît encore mal le virus »

Pour contenir une maladie qui émerge, il faut bien savoir qui est infecté. Avec ce virus, la transmission de l’infection peut se faire avant d’avoir des symptômes. […] On connaît encore mal le virus, reconnaissait samedi Vittoria Colizza, directrice de recherche à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique à Paris.

Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe à Lyon, a été interrogé par Europe 1 . Il explique que les tailles moyennes des épidémies sont de deux à trois mois mais précise qu’il peut y avoir plusieurs vagues. C’était le cas de la grippe espagnole qui a fait plus de 50 millions de morts au début du XXe siècle.

Il y avait eu trois vagues : la vague du printemps d’avril à début juillet 1918, la vague d’automne de fin août à fin novembre et une troisième en février-mars 1919., explique Patrick Zylberman, professeur d’histoire de la Santé à l’École des hautes études en santé publique et chercheur au CNRS. Contrairement aux suivantes, la première avait été peu meurtrière, ce qui fait aujourd’hui penser aux scientifiques qu’il y aurait pu y avoir deux virus distincts.

Un vaccin à la fin de l’année ?

Avec le H1N1 en 2009, les scientifiques ont d’abord cru à un retour de la grippe espagnole. Si le virus était finalement moins virulent, la pandémie a duré d’avril 2009 à août 2010. Depuis, le H1N1 n’a pas totalement disparu et revient chaque hiver, mais il a pu être largement limité grâce à une importante campagne de vaccination.

Selon Mike Pence, vice-président américain qui coordonne la lutte contre l’épidémie de coronavirus aux États-Unis, un vaccin contre le Covid-19 pourrait ne pas être disponible avant la fin de l’année ou le début de l’année prochaine. En attendant que les connaissances scientifiques s’affinent, la propagation du virus dépendra des mesures de santé publique prises par les États.

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