Les militants du Hirak continuent de demander la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre du mouvement de contestation en Algérie. Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, si les marches hebdomadaires sont suspendues depuis le 20 mars en raison de la situation sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, les pressions et arrestations se poursuivent. Des internautes sont notamment ciblés en raison de leurs publications sur les réseaux sociaux.
Avec notre correpsondante à Alger, Magali Lagrange
C’est le cas d’au moins 3 personnes, depuis le début de la semaine. Les peines prononcées par la justice algérienne vont jusqu’à 18 mois de prison ferme, pour « publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national » ou encore « outrage au président de la République ».
Amnesty International constate une augmentation des pressions, depuis le début de la crise sanitaire, via des convocations de militants ou de personnes actives sur Facebook, et pas forcement pour des publications nouvelles. L’ONG note aussi que les condamnations semblent plus sévères, les peines de prison ferme remplaçant celles avec sursis.
Détenu pour avoir publié des « mèmes » critiques
La photo et le nom de Walid Kechida circulent par exemple sur les réseaux sociaux, ces dernières semaines. Ce jeune homme de 25 ans, partisan du Hirak, est détenu à Setif depuis le 27 avril, pour avoir publié des « mèmes » : des images détournées se moquant notamment des autorités. Il est accusé d’outrage à corps constitué, d’offense au président de la République. Il risque jusqu’à 5 ans de prison.
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Plusieurs chercheurs et observateurs s’accordent à dire que le pouvoir algérien durcit la répression envers les opposants au régime en place, depuis que les manifestations sont suspendues. Le Comité national pour la libération des détenus recense actuellement une soixantaine de personnes incarcérées en lien avec le Hirak.