Saturday, November 2, 2024
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5è sommet du TAC (Traité d’Amitié et de Coopération) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina: tout ce vacarme pour ça?

On est tenté de dire que la montagne à accoucher d’une souris au regard des conclusions de ce sommet tenu à Yamoussoukro en Côte d’ivoire. 5è du genre, ce sommet devait être un grand rendez-vous compte tenu de l’actualité juridico politique et sécuritaire entre ces deux pays mais hélas!

Les deux peuples restent sur leur soif. Comment imaginer la signature de treize accords sans aucune mention sur la sécurité? Ouagadougou a été frappée en plein cœur le soir du 15 janvier par des terroristes qui ont causé la mort d’une trentaine de personnes et de blessés d’une dizaine de nationalités différentes, Abidjan n’a pas échappé à cette barbarie des fous d’Allah le 13 mars qui a fait 16 morts et de nombreux blessés. Les premières enquêtes ont montré plusieurs liens entre l’attaque de Ouagadougou et Abidjan (l’utilisation de moyens logistiques et la complicité des auteurs) on s’attendait donc à ce que ce sommet soit fortement dédié à la lutte contre l’insécurité entre la Cote d’ivoire et le Burkina faso en particulier et de la sous-région en général. Mais que nenni? Les deux gouvernements ont décidé de dépoussiérer les accords signés depuis l’ère Compaoré et Gbagbo, pas d’avancée du tout. Ironie du sort la part belle a été faite à l’enseignement supérieur pendant que des étudiants sont réprimés à Abidjan et d’autres même sont en prison.

Pour mémoire, la tension a rarement montée entre la Cote d’ivoire et le Burkina comme ce que nous avons vu depuis la transition au Burkina jusqu’à l’arrivée de Roch Kaboré aux affaires. Le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, celui de Blaise Compaoré et son acquisition de la nationalité ivoirienne et l’extradition des soldats de l’ancien RSP (régiment de sécurité présidentielle) devaient réorienter les thèmes de références de sommet qui reprend après une année d’absence. Nous n’avons pas senti un sommet poste insurrection, les deux gouvernements n’ont pas osé diagnostiquer les causes de l’insurrection et montrer qu’ils prendront la pleine mesure de la situation afin de satisfaire la volonté des deux peuples. Ils n’ont pas daigné évoquer le sujet, pire les grandes questions de justice sont passées sous silence. A qui profite cet omerta? Est-ce réellement ce que les populations attendaient de ce 5è sommet? Non! Des mini-sommets à ne pas finir avec des accords qui n’avancent vraiment pas nos pays. A quand le réveil de l’Afrique? on est tenté de se poser la question.
Albert Nagreogo
© 2016 Sunuafrikradio.com

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