Des discussions directes entre deux délégations libyennes opposées ont démarré ce lundi 19 octobre à Genève sous les auspices des Nations unies. Dix membres de la commission militaire et sécuritaire, représentant le Gouvernement d’union nationale (Tripoli) et l’Armée nationale libyenne (Benghazi) doivent poursuivre les pourparlers jusqu’au 24 octobre pour réaliser un cessez-le-feu durable en Libye.
Plusieurs observateurs s’accordent à dire qu’appliquer les résolutions sécuritaires et militaires sur le terrain en Libye reste un défi insurmontable au vu de la situation actuelle, avec en plus la présence des milices et des mercenaires.
Ces milices sont surtout présentes à l’ouest libyen, elles auraient dû être dissoutes en 2016, suite à l’accord politique inter-libyen de Skhirat, mais rien n’y a fait. Au contraire, ce sont ces milices qui dictent aujourd’hui leur volonté au gouvernement de Tripoli. Les négociateurs représentant Tripoli à Genève peuvent-ils tenir leurs engagements face à la prééminence de ces milices ? Des milices qui semblent prendre leurs ordres directement d’Ankara, accusée de vouloir saboter tout accord pour préserver ses intérêts en Libye.
Autre défi : la présence par milliers de mercenaires étrangers, les Syriens et les Turcs du côté du GNA, les « Wagner » du côté de l’armée nationale libyenne (ANL). Sans le retrait de tous ces mercenaires de Libye, un cessez-le-feu durable ne sera pas possible, affirment plusieurs spécialistes.
D’ailleurs au même moment que ces discussions militaires, le terrain libyen connait une forte tension aux alentours de Syrte où les forces de l’ANL sont mises en alerte. L’ANL accuse la Turquie, qui continue à envoyer des armes et des mercenaires, de vouloir attaquer Syrte.
La commission militaire est issue du processus de Berlin, elle s’emploie à dissiper les difficultés qui persistent pour pérenniser le cessez le feu. Ces efforts se heurtent toujours à la réalité du terrain libyen.
rfi