En Afrique du Sud, le débat sur la mort assistée s’est rouvert dans le pays, suite aux propos favorables de l’ancien archevêque du Cap Desmond Tutu. Le prix Nobel de la paix qui fêtait ses 85 ans vendredi 7 octobre au Cap, a fait plusieurs séjours à l’hôpital récemment. Il affirme aujourd’hui vouloir mourir sans acharnement thérapeutique. Les associations pour le droit à mourir dans la dignité en profitent pour faire avancer le débat, alors qu’une décision de justice est attendue sur le sujet dans quelques semaines.
« Je me suis préparé à mourir, et j’ai dit clairement que je ne souhaite pas être maintenu en vie à tout prix. » Ce sont les mots écrits par Desmond Tutu dans une tribune publiée par le Washington Post en fin de semaine dernière. « J’espère être traité avec compassion et je souhaite pouvoir choisir la manière dont je quitterai ce monde », a expliqué l’ancien archevêque.
Il y a deux ans, Desmond Tutu avait déjà pris position en faveur de la mort assistée dans les colonnes de l’hebdomadaire britannique The Guardian. Le prix Nobel de la paix avait notamment dénoncé l’acharnement à maintenir en vie son ami Nelson Mandela. L’archevêque avait aussi déjà plaidé la cause d’un universitaire sud-africain, arrêté en Nouvelle-Zélande pour avoir aidé sa mère à mourir en 2006.
Une décision qui ne plaît pas à tous
Cette nouvelle prise de position a été saluée par l’association Dignity SA, qui se bat pour le droit à mourir dans la dignité en Afrique du Sud. L’ONG s’est félicitée de la « contribution » de Desmond Tutu à « cette cause internationale ».
Le mois prochain, la Cour suprême d’appel doit justement évaluer une décision de justice qui a autorisé un patient sud-africain en phase terminale à bénéficier du suicide assisté. L’avocat Robin Stransham-Ford était atteint d’un cancer incurable. Il est mort naturellement, deux heures avant un jugement en sa faveur.
L’Etat sud-africain a néanmoins décidé de faire appel, pour éviter que cette affaire ne fasse jurisprudence. Le nouveau procès doit avoir lieu le 4 novembre prochain.
Les propos de Desmond Tutu ont cependant aussi été vivement critiqués par certains médecins de l’organisation Médecins pour la Vie qui soutiennent l’Etat dans son recours.
rfi