L’ancien Premier ministre algérien et principal adversaire d’Abdelaziz Bouteflika aux deux dernières élections présidentielles, Ali Benflis, a annoncé dimanche qu’il ne se présentera pas au scrutin du 18 avril.
Ali Benflis, principal adversaire du présidentAbdelaziz Bouteflika lors des présidentielles de 2004 et 2014, ne se présentera pas au scrutin du 18 avril, qui n’a plus “de raison d’être” vue la contestation actuelle en Algérie, a-t-il annoncé dans une déclaration transmise à l’AFP. Il l’a ensuite confirmé sur France 24.
“Ma place n’est plus dans une compétition électorale dont notre peuple (…) dénonce avec vigueur le caractère biaisé et faussé. Le peuple a pris la parole et je l’ai entendu”, explique Ali Benflis dans ce texte.
“L’élection présidentielle, dans les circonstances actuelles, n’a ni sens ni raison d’être”, ajoute-t-il, “le peuple algérien s’est réapproprié la maitrise de son destin” et “n’a pas dit son dernier mot”.
Régime “négateur des libertés”
Ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika entre 2000 et 2003 et ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), ancien parti unique et formation du chef de l’État, Ali Benflis a rompu avec ce dernier dont il était l’homme de confiance, en refusant de soutenir son deuxième mandat.
Le camp présidentiel semble décider à ne pas céder à la contestation. Dimanche, des fourgons transportant des cartons portant le sigle de la direction de campagne d’Abdelaziz Bouteflika et censés renfermer les parrainages de sa candidature sont entrés au Conseil constitutionnel.
“De toutes les crises politiques auxquelles l’Algérie a été confrontée depuis son indépendance, celle-ci est incontestablement la plus grave et la plus lourde de périls”, avertit Ali Benflis.
“Ce qui est remis en cause” par la contestation, c’est un régime “négateur (…) de la citoyenneté, des droits et des libertés” et bâti “exclusivement sur l’allégeance, le clientélisme, la prédation des richesses et la prévalence d’intérêts catégoriels sordides”.
Ali Benflis a obtenu 6,4 % des voix en 2004 et 12,3 % en 2014, à chaque fois en 2e position derrière le président sortant, réélu au 1er tour sans discontinuer depuis 2004 avec plus de 80% des voix.
L’opposition algérienne a brièvement et vainement tenté de présenter un candidat unique contre Abdelaziz Bouteflika au scrutin du 18 avril.
À 16 heures GMT, dimanche, six candidats avaient déposé leur dossier au Conseil constitutionnel.
Avec AFP