Ils ont obtenu, ce mardi, un non-lieu. Leur arrestation avait provoqué un tollé le mois dernier à Khartoum, car tous avaient participé à la révolution qui a fait tomber le régime d’Omar el-Béchir en 2018. Parmi eux se trouvaient le jeune réalisateur Hajouj Kouka.
Tout a commencé en querelle de voisinage dans le quartier populaire d’el-Zouhour, à Khartoum-Nord, début août. Une troupe de danse et de théâtre répétait sa dernière création, quand des voisins se sont plaints du bruit. Le ton est monté et une plainte a été déposée par les voisins.
Puis la police est intervenue et, au cours de la discussion, un policier a pris en photo l’une des artistes. Cette dernière a demandé à ce que la photo soit effacée, à quoi le policier a répondu en la giflant. Ses amis ont alors protesté contre ce geste et tous ont été embarqués.
« Trouble à l’ordre public »
Les voisins ont vite retiré leur plainte mais le 17 septembre, un premier groupe de cinq artistes a été condamné à deux mois de prison et 5 000 livres soudanaises d’amende pour « trouble à l’ordre public ». À leur procès, deux d’entre eux sont apparus avec le crâne rasé de force et se sont plaints d’avoir été brutalisés en prison. Une semaine plus tard, six autres, dont le réalisateur Hajouj Kouka, récompensé en 2014 au Festival international du film de Toronto, ont à leur tour été condamnés à la même peine.
Ayant gagné en appel, le premier groupe a été libéré le 1er octobre. Et mercredi, les derniers six détenus ont à leur tour été rendus à leur vie civile.
rfi