Une semaine après le massacre de Tenambo, les résultats de la mission envoyée par la Monusco pour éclaircir les circonstances de cette tuerie sont toujours attendus. La société civile du territoire de Beni accuse les FARDC et la force onusienne de ne pas être intervenues alors qu’ils se trouvaient à quelques minutes de route du lieu du massacre. L’armée congolaise assure avoir repoussé les assaillants qui auraient tué des civils dans leur débâcle. La mission onusienne avait affirmé dans un premier temps que les casques bleus avaient participé à cette contre-offensive, avant d’annoncer l’envoi d’une mission d’évaluation. Les massacres durent depuis bientôt deux ans dans cette région ce qui inquiète certains des bailleurs de la mission onusienne.
La Grande-Bretagne se dit profondément préoccupée par la situation à Beni et dit avoir fait part de son inquiétude au plus haut niveau au gouvernement congolais comme aux Nations unies. « Le gouvernement congolais est le premier responsable de la sécurité de ses concitoyens, dit un porte-parole du foreign office. Néanmoins, nous reconnaissons le besoin pour les troupes de la Monusco de faire plus », souligne ce porte-parole. Et c’est pourquoi Londres dit avoir oeuvré pour que, dans la dernière résolution du Conseil de sécurité, la protection des civils devienne la priorité numéro un de la mission onusienne.
C’est aussi ce que souligne un porte-parole de l’Union européenne. Dans la résolution 2277, il est clairement énoncé que les moyens et ressources disponibles doivent aller en priorité à la protection des civils. Côté onusien, on assure que des instructions ont été passées aux contingents d’intervenir au premier coup de feu, sans même attendre l’aval de l’armée congolaise. Mais on parle même de problème structurel lié aux TCC, les pays contributeurs de troupes vers qui se tourneraient les contingents plutôt que d’obéir aux injonctions de la hiérarchie militaire onusienne.
Et du côté des contingents onusiens, on se défend en parlant d’une situation confuse avec des présumés ADF en tenue militaire congolaise, ce qui exclurait toute intervention sans coordination avec les FARDC, sous peine de risquer des incidents entre les deux forces.
rfi