Un soulèvement populaire avait renversé le régime du premier président de la Haute Volta, devenu Burkina Faso.
Élu président en 1965 avec 99,97% des voix, Maurice Yaméogo faisait face aux nombreuses revendications syndicales de son pays.
À la suite de mesures austères prises par son gouvernement face aux difficultés économiques, les syndicats avaient déclenché plusieurs grèves.
Face à la mauvaise gestion du pouvoir, assorti du blocage des avancements des fonctionnaires pendant deux ans, de la réduction des allocations familiales et d’une réduction de 20% sur les salaires, les syndicats s’étaient radicalisés.
La situation était tendue dans le pays avec l’interdiction des réunions syndicales et la suppression du droit de grève par le chef de l’État.
Un appel général à manifester
Le président Maurice Yaméogo avait supprimé les subventions des écoles privées avant de convoler en noces au Brésil pour célébrer son deuxième mariage avec Nathalie Monaco, la “Miss Côte d’Ivoire”.
Ses rapports avec les autorités religieuses du pays n’étaient pas des meilleurs. Toutes les classes sociales avaient des revendications par rapport à la gestion du pays.
Le 3 janvier 1966, une mobilisation de près de 50.000 manifestants provoque la démission du premier président du Burkina Faso.
Le colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana hérite du pouvoir qu’il va gérer pendant 14 ans avant d’organiser des élections qu’il remporte face à Joseph Conombo.
Du coup, l’insurrection populaire de 2014 qui a fait chuter le régime de Blaise Compaoré n’était pas le premier soulèvement qu’a vécu le Burkina Faso.
Les syndicats organisent mercredi un panel à l’occasion du 52e anniversaire du soulèvement de 1966 pour rappeler les faits.
bbc