A Ouagadougou, suite à la conférence de presse du procureur prés la Haute Cour de justice fin septembre, qui a affirmé que l’ex-président Blaise Compaoré ne pourrait pas être poursuivi pour les faits de « haute trahison et d’attentat à la Constitution », certains députés de la transition et des membres de la société civile expriment leur déception face à cette décision. Ils espèrent que l’ex-président sera sanctionné en sa qualité de ministre de la Défense nationale dans le cadre de la procédure sur les victimes de l’insurrection et dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara.
Député sous la transition, Jean-Hubert Bazié dit prendre acte de la décision de la Haute Cour de justice de ne pas poursuivre l’ex-président Blaise Compaoré pour « haute trahison et d’attentat à la Constitution » : « L’important, ce n’est pas qu’on ait prévu une sanction et parce que cette sanction n’est pas prévue dans les textes, que la personne qui a enfreint l’esprit de la loi ne doit pas être sanctionnée. Personne ne dira que l’obstination de Blaise Compaoré à vouloir [faire] sauter le verrou de la limitation des mandats n’a pas causé de dommages. »
Représentant de la société civile au Conseil national de la transition (CNT), Aziz Sana, se dit très déçu de l’absence de sanctions contre Blaise Compaoré. Il dénonce d’ailleurs le système de l’impunité mis en place par les anciens dirigeants pour se mettre à l’abri : « Ça ne nous étonne pas. C’est tout comme la Haute Cour de justice, il a fallu que le Conseil national de la transition ait pu rendre ça opérationnel. Ce sont des lois de demi-mesure, faites expressément par l’ancien régime pour ne jamais être poursuivi et nous disons que le combat pour la justice et pour la bonne gouvernance doit continuer. »
Quant au responsable du Cercle de l’éveil (une association de défense des droits humains et sociaux), il espère que l’ex-président répondra des autres chefs d’inculpation en sa qualité de ministre de la Défense nationale et sera sanctionné à la hauteur des faits qui lui sont reprochés.
rfi