Plus de trois millions de personnes sont en insécurité alimentaire au Burkina Faso, une hausse de 50% en moins d’un trimestre dans ce pays sahélien d’Afrique de l’Ouest, où les violences jihadistes ont déplacé un million de personnes, a annoncé vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM).
“Le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) sont engagés dans une course contre la montre pour porter assistance” à “plus de 3,2 millions de personnes au Burkina Faso qui peinent actuellement à se nourrir”, indique la PAM dans un communiqué transmis à l’AFP.
“Une action urgente et soutenue est nécessaire pour faire face à l’aggravation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans ce pays”, estime Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM citée dans le communiqué, pointant une “augmentation de l’insécurité alimentaire aiguë de plus de 50%” depuis la dernière évaluation, en mars, de la situation au Burkina Faso.
Le représentant du PAM au Burkina Faso, David Bulman, a appelé à “des mesures immédiates pour inverser cette tendance”. “Ce ne serait rien de moins qu’un désastre si l’avenir de toute une génération se retrouvait brisée par les effets conjugués des conflits, les déplacements et la faim”, a-t-il estimé.
“La pandémie de Covid-19 aggrave davantage une situation qui se détériorait déjà à un rythme inquiétant”, souligne Dauda Sau, représentant de la FAO au Burkina Faso.
Le PAM estime avoir besoin d’urgence de 51 millions de dollars pour répondre rapidement aux besoins croissants dans ce pays, où, a rappelé Mme Byrs, “plus d’un million de personnes ont fui leur foyer” en raison des violences.
Depuis plusieurs années, la région du Sahel burkinabè fait face à une sécheresse récurrente.
L’afflux massif de plus d’un million de déplacés internes, fuyant les attaques jihadistes et les violences communautaires auxquelles le Burkina est confronté depuis 2015, a exacerbé cette situation en créant une forte pression sur les rares ressources disponibles dans le Nord et le Centre-Nord, régions semi-désertiques, les plus touchées par les violences.
Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent le centre du Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.
Afp