Friday, June 13, 2025
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Centrafrique: la quatrième ville du pays reprise aux rebelles, selon l’ONU

Les Casques bleus et les forces centrafricaines ont repris mercredi Bambari, la quatrième ville du pays, aux rebelles qui s’en étaient emparés la veille, à cinq jours des élections présidentielle et législatives, “des tentatives de déstabilisation” condamnées par la France.

La tenue des élections dimanche est un enjeu majeur pour l’ONU et le pouvoir du président sortant Faustin Archange Touadéra, grand favori, qui exclut tout report malgré les attaques des groupes armés dans ce pays ravagé par la guerre civile.

Des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des nombreux groupes armés qui se partagent plus des deux tiers du pays et parmi ceux entrés en rébellion à l’approche des élections, avait lancé une attaque mardi matin contre Bambari.

La ville avait été prise par les rebelles, avait confirmé à l’AFP le maire, Abel Matchipata. “Il n’y a pas eu de violence contre les habitants, mais ils ont pillé le commissariat, la gendarmerie et les maisons des particuliers”, avait-il ajouté.

Mais mercredi matin, “la situation est sous contrôle à Bambari”, a affirmé Abdoulaziz Fall, porte-parole de la force de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca). “Les civils commencent à revenir. Les groupes armés ont été repoussés dans la brousse”, a-t-il précisé.

Des attaques ont repris depuis la semaine dernière. Trois autres groupes armés qui ont formé une coalition s’en sont pris mardi à des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale.

A Boali, une ville située à environ 60 kilomètres de Bangui sur la route nationale 1, l’axe vital qui relie la ville au Cameroun, la population prenait peur. Et femmes et enfants se réfugiaient à six kilomètres de la ville.

Quelques heures plus tard, plusieurs pick-ups arrivaient à l’hôpital communautaire de Bangui avec leur plateau arrière rempli de blessés, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

L’inquiétude gagne également la capitale. “Il y a eu des paniques de la population ce matin” à Bangui, a déclaré mercredi à l’AFP le général Driss Oukaddour, Commandant de la Joint task force de Bangui (JTFB) de la Minusca.

Mais il a aussi tenu à rassurer, à présent “Bangui est calme, nous maîtrisons la situation”, a-t-il affirmé.

– Avions de chasse –

Le gouvernement a accusé le 19 décembre de “tentative de coup d’Etat” l’ex-président François Bozizé, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée en raison de sanctions de l’ONU.

Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu mercredi avec M. Touadéra et a ordonné, à la demande de son homologue, le survol du pays par des avions de chasse pour “marquer la condamnation par la France des tentatives de déstabilisation”, a indiqué la présidence française.

Au cours de cet échange, M. Macron a condamné “les tentatives des groupes armés et de certains leaders politiques, dont (l’ex-président) François Bozizé, visant à faire obstruction à la mise en œuvre des accords de paix et à la tenue des élections”, a précisé la présidence dans un communiqué.

La France compte quelque 300 soldats en Centrafrique, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la Minusca, forte de 11.500 hommes.

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda avait appelé mardi “toutes les parties, tous les groupes armés, les acteurs politiques et leurs partisans au calme au calme et à la retenue” avant les élections, sous peine de poursuites.

Le président Touadéra, qui a reçu des renforts militaires du Rwanda et de la Russie, a également exclu de négocier avec les rebelles. “Négocier comment, sous quelle forme ? Vous voyez bien qu’il y a des attaques, on n’a pas le temps de négocier, on ne sait pas avec qui négocier”, a-t-il affirmé lundi soir.

“Pour aider Bangui à renforcer les capacités défensives de la Centrafrique, la Russie a répondu rapidement à la demande du gouvernement et envoyé 300 instructeurs supplémentaires pour la formation de l’armée nationale”, a indiqué mardi le ministère russe des Affaires étrangères, après avoir assuré la veille qu’il ne s’agissait pas d’envoi de “troupes”.

Dans ce pays de 4,9 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde mais riche en diamant, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent déjà la protection rapprochée du président Touadéra et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines.

Afp

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