
C’est une découverte qui rebat quelques cartes et qui a le mérite de nous emmener très loin du coronavirus. En Afrique du Sud, il y a deux millions d’années, des chercheurs ont découvert la présence d’Homo erectus, un de nos ancêtres, et, fait a priori unique, il se partageait le territoire avec deux autres espèces ancestrales humaines aujourd’hui éteintes : Australopitheque et Paranthropus. Ces recherches sont publiées dans la revue Science.
Il y a deux millions d’années, l’Afrique du Sud change : le climat se modifie,
des prairies aparaissent, les forêts reculent. Tout cela à un effet majeur sur les habitants de l’époque.
Renaud Joannes-Boyau est le coauteur de cette étude. C’est le directeur du laboratoire de géo-archéologie et d’archéométrie à l’université de Southern Cross en Australie :
« On a un remplacement dans les grands singes de la région,explique-t-il. C’est-à-dire que pendant le million d’années précédent, on a Australopithecus qui domine l’environnement. On a aussi Paranthropus qui apparait et on voit Homo erectus qui apparait aussi aux alentours de 2 millions d’années. C’est ce qu’on prouve dans ce papier. À la suite de ça, Australopithecus, on ne le trouve plus dans les couches fossiles, donc on sait qu’on a un changement climatique qui a certainement favorisé Homo erectus par rapport à Australopithecus. »
Mais pour les chercheurs c’est une surprise de voir Homo erectus si tôt en Afrique du Sud : « On ne sait pas d’où vient Homo erectus. Il a été proposé par exemple qu’Australopithecus sediba a été un de ses ancêtres, mais malheureusement, on voit dans le papier que l’on vient de publier, que sediba vit au même moment que Homo erectus. »
D’autres espèces sont suspectées d’être les ancêtres au genre homo, il y a Australopithecus africanus, lui aussi vivait en Afrique du Sud.