En RDC, le dialogue politique qui s’est ouvert le 1er septembre et qui devait durer 15 jours maximum s’enlise-t-il ou est-il sur le point de se conclure? Alors que les tractations se poursuivaient la nuit dernière, ce forum n’a pas encore abouti à la signature d’un accord entre le pouvoir et la frange de l’opposition qui y participe. L’enjeu est celui de l’organisation des élections, sachant que la présidentielle était en principe prévue avant la fin de l’année. Des premiers points d’accord ont été trouvés mercredi entre pouvoir et opposition modérée, notamment sur l’idée d’un gouvernement de transition dirigé par un Premier ministre de l’opposition.
L’opposition à la tête du gouvernement. La majorité à la tête de l’Etat. C’est en s’emparant de la primature que l’opposition qui participe au dialogue espère pouvoir contrôler l’action du président et s’assurer que les élections aient lieu.
Car c’est tout l’enjeu de cet accord politique : réussir à ce qu’une présidentielle soit organisée, sachant que le pouvoir a échoué à respecter le délai constitutionnel de fin 2016. Résultat, autre compromis accordé par les quelques partis d’opposition qui participent à ces négociations avec la majorité : accepter que Joseph Kabila reste le président jusqu’à la prochaine élection, au-delà de son mandat donc qui se termine le 19 décembre.
En contrepartie devrait figurer dans cet accord, le respect strict de la Constitution. Comprenez, pas de troisième mandat pour Joseph Kabila. Le président sortant ne pourra pas se présenter à sa réélection.
Pour l’opposition présente au dialogue, le principe de l’alternance inscrit dans la Constitution est ainsi sauvé.
Des compromis difficilement acceptables
Difficile d’imaginer par contre comment l’opposition radicale qui a refusé de participer à ces négociations pourrait accepter ces compromis.
D’autant plus qu’une question clef demeure, celle de la date de la présidentielle. La majorité veut garder la date du 25 novembre 2018, comme le propose la commission électorale. L’opposition essaie de réduire ce délai de quelques mois au 25 mars 2018. Plus d’un an et demi tout de même après le rendez-vous initial.
Tard jeudi soir aucun accord définitif n’avait encore été trouvé sur ce point des élections. Pourtant la pression est forte pour la signature d’un accord. Le président Joseph Kabila avait appelé dimanche ses partisans à signer dans les 48 heures, surtout avant le sommet international de Luanda sur la RDC, prévu le 26 octobre.
rfi