Il y a 62 ans, Seydi Khalifa Ababacar Sy achevait sa mission terrestre. C’était le lundi 25 mars 1957. Mystique universel d’un charisme envoûtant, trésor religieux national, traceur infatigable de destins, bâtisseur inlassable d’âmes , le 1er Khalife général des Tidianes était, sans nul doute, sur le parapet de sa génération.
Pour un homme d’esprit, Serigne Babacar Sy n’affichait pas seulement le calibre d’un marabout rompu à la tâche, mais d’un fin intellectuel faisant l’unanimité autour de son œuvre, riche de la démarche et de l’apparat d’un homme de science.
Toute sa vie, le marabout l’a consacrée à la science. Celle de la spiritualité du triptyque de son destin : l’Islam, la Tarikha et la Dahira, pour lui, un patrimoine à tenir haut, avant de la donner en legs dont le symbole est, pour toujours, lié à sa personne, entre dévouement et don de soi.
Modèle spirituel des jeunes générations, Serigne Babacar Sy a marqué son Khalifat et la Tidiania. A son rappel à Dieu, à l’âge de 72 ans, un 25 mars 1957, Serigne Babacar Sy venait de fermer une page «riche à tous points de vues», disent, unanimes, les chercheurs. «De tous ceux qui ont visité son œuvre, le témoignage reste le même : Serigne Babacar Sy était un fin lettré, un poète au talent rare, un spécialiste de la Tajwiid (bonne diction en lecture coranique) et un Tafsir (exégète) multidimensionnel du Saint-Coran.»