En visite à Bangkok, le pontife a également mis en avant le thème de la concorde entre groupes religieux et culturels.
Venus pour certains du Cambodge, de Birmanie, des Philippines, d’Indonésie, de Chine et du Vietnam, quelque 60 000 catholiques ont participé à la messe célébrée par le pape François jeudi 21 novembre, dans un stade de Bangkok, trente-cinq ans après celle de Jean Paul II, au premier jour de sa visite en Thaïlande, avant celle qu’il fera au Japon à partir de dimanche.
Dans son homélie, le chef de l’Eglise catholique est revenu sur l’un des thèmes principaux de sa visite, l’exploitation, notamment sexuelle, des enfants et des femmes. « Je pense spécialement à ces enfants et à ces femmes exposés à la prostitution et à la traite, défigurés dans leur dignité la plus authentique ; à ces jeunes esclaves de la drogue », a déclaré François. Le matin même, il avait déjà demandé aux autorités thaïlandaises d’« éradiquer » toutes les « formes d’exploitation, d’esclavage et d’abus » contre les femmes et les enfants. Selon le rapport 2019 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, « près de 70 % des victimes de trafic à des fins d’exploitation sexuelle ont en dessous de l’âge légal » en Asie du Sud-Est.
Durant ces deux jours dans ce pays, où la population est bouddhiste à plus de 95 % et qui ne compte que 400 000 catholiques, le pontife argentin a aussi mis en avant un autre sujet qui lui est cher, à savoir la concorde entre groupes religieux ou culturels différents. Déchaussé dans une salle dominée par un bouddha géant doré, dans un temple qui est un haut lieu du bouddhisme, il a rencontré le 20epatriarche suprême, Somdej Phra Maha Muneewong. Il a noté que les catholiques ont toujours « joui de la liberté dans leur pratique religieuse et ont vécu de nombreuses années en harmonie avec leurs frères et sœurs bouddhistes » dans le pays. Il a aussi vanté la « culture de la rencontre » entre différentes traditions, essentielle selon lui « dans notre monde si enclin à générer et à propager des divisions et des exclusions ». Lors d’une rencontre interreligieuse dans une université de Bangkok, il a ajouté que « la coopération entre les religions est encore plus pressante pour l’humanité actuelle ».