Friday, April 26, 2024
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Coronavirus: avenir flou pour le rugby français

L'international français Antoine Dupont, joueur du Stade toulousain.
L’international français Antoine Dupont, joueur du Stade toulousain. Martin Bureau / AFP

Le rugby français est contraint de faire face à la crise du coronavirus. Les difficultés sont réelles et pour le moment, personne n’entrevoit réellement le bout du tunnel, même si une reprise est programmée en septembre.

« Tout le monde veut rejouer, mais dans quelles conditions ? », s’interroge Antoine Dupont, 23 ans, demi de mêlée des Bleus, et champion de France de rugby en titre avec le Stade toulousain.

« Si on reprend dans de mauvaises conditions, en accélérant les choses, à quoi bon ? Finalement, je n’ai pas encore été testé au coronavirus. Jusqu’à présent le ministère des Sports considère que les sportifs ne sont pas prioritaires, ce qui me semble logique », témoigne le rugbyman dans les colonnes du quotidien Le Monde.

Pas de champion de France 2019-2020

Une chose est certaine aujourd’hui, il n’y aura pas de nom d’équipe gravée sur le bouclier de Brennus en 2020 puisque les présidents des clubs ont décidé début mai que le titre ne sera pas attribué, ni en Top 14 (première division), ni en Pro D2 (deuxième division).

Pour le moment, la reprise du rugby est plus ou moins floue. Ne sachant pas grand-chose, les clubs sont contraints de s’adapter sans cesse afin d’établir un plan de reprise au cas où la saison prochaine démarrerait comme prévu le 5 septembre.

Pour les premières séances d’entraînement, la patience est de mise. Exemple, à Bayonne, les dirigeants espèrent pouvoir procéder aux tests virologiques et biologiques à partir du 18 mai. Jean-François Fonteneau, le président d’Agen, assure, lui, qu’il n’y aura « pas de reprise avant le 1er juillet ». « On a reçu des consignes du ministère qui déconseillent aux joueurs de venir dans les stades, justifie-t-il dans les colonnes de Sud-Ouest. D’ici la fin du mois, nous allons organiser les tests médicaux, les fameuses phases 1 et 2, afin de mettre à profit le mois de juin pour permettre aux joueurs de suivre les protocoles. »

Des baisses de salaire en vue

Le lundi 11 mai, le Castres Olympique (Top 14) a annoncé qu’un accord avait été trouvé entre le club, les joueurs et le staff pour une baisse de salaires pour la prochaine saison. Dans un communiqué du 13 mai, les joueurs du Rugby club toulonnais ont proposé de manière « spontanée », « collégiale et unanime » une baisse de leur salaire. « Depuis le départ, les joueurs ont pris la mesure de la crise et ont dit clairement qu’ils contribueraient aux efforts et aux différentes mesures prises pour préserver notre écosystème », explique dans Le Figaro Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs (Provale).

L’arrêt des compétitions en raison de l’épidémie de coronavirus a mis certaines structures sportives dans une incertitude financière, mettant en péril des emplois. Au total, le chiffre de 120 millions d’euros de perte est avancé pour le rugby français. Les Championnats de Top 14 et de ProD2 ont bénéficié du chômage partiel.

Lors d’un entretien accordé à France Bleu Occitanie, le président du Stade Toulousain a évoqué l’hypothèse d’une reprise du Top 14 en septembre dans des stades sans public. Vu l’ampleur de la crise économique, Didier Lacroix est pessimiste et affirme : « Si on doit demain jouer à huis clos, notre club a une espérance de vie de 40 jours. Il faut à tout prix que l’État et l’ensemble de nos élus prennent conscience de la spécificité du rugby et de son financement. »

World Rugby attend le vaccin…

Dans un rapport présenté début mai par les experts médicaux de World Rugby, la fédération internationale annonce que seule la découverte d’un vaccin efficace contre le coronavirus pourrait permettre une reprise des compétitions et le retour des supporters dans les stades.

Pourtant, le médecin chef de la Fédération internationale de rugby, Eanna Falvey, indique aujourd‘hui au quotidien Irish Times que « dès qu’il y aura des matches, il y aura du public », contredisant certaines interprétations faites du document publié par World Rugby. « La taille du public ne sera pas décidée par World Rugby ou par les fédérations nationales. Elle sera décidée par les gouvernements et par les limites qu’ils imposeront aux rassemblements publiques », souligne Eanna Falvey.

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Techniquement, World Rugby conseille aux joueurs de se déplacer seuls vers le lieu d’entraînements et de ne pas prendre de douche ni de repas dans l’enceinte du club. Les clubs devront faire un nettoyage en profondeur après chaque entraînement, ce qui va entraîner des coûts et du temps. Il faudra donc pour chaque fédération un « responsable Covid-19 » en charge de préparer le retour à l’entraînement en concertation avec les gouvernements, les clubs, les entraîneurs et les joueurs.

Un calendrier international à terminer

La Ligue nationale de rugby (LNR) et son homologue anglaise ont écrit à World Rugby pour réclamer que « les ligues professionnelles soient associées » au processus de décision concernant l’élaboration du calendrier des matches internationaux en sortie de crise. Dans cette lettre, les instances en charge des deux principales ligues professionnelles européennes, le Top 14 et le Premiership, expliquent avoir sollicité World Rugby « à plusieurs reprises » pour être associées au processus de décision. « Ces demandes n’ont pas été prises en compte et sont restées sans réponse », explique la missive.

Fraîchement réélu à la tête de World Rugby, Bill Beaumont doit organiser la sortie de crise. L’Anglais a récemment exposé les difficultés rencontrées par la fédération internationale pour organiser les matches de l’automne tout en reprogrammant les rencontres qui n’ont pu avoir lieu à cause de la crise sanitaire qui paralyse la planète. De nombreuses fédérations, dont la FFR, ont ainsi réclamé une fenêtre élargie de deux mois (octobre-novembre) pour pouvoir disputer plus de matches et rattraper ceux qui n’ont pu avoir lieu.

Le Tournoi des six nations 2020 a été arrêté avant la dernière journée et les matches France-Irlande et Italie-Angleterre, notamment, n’ont pas été disputés. Dans le même temps, l’European Professional Club Rugby (EPCR) n’a toujours pas renoncé à organiser les phases finales de Coupe d’Europe et entend organiser les matches restants, à partir des quarts de finales de l’édition 2019-2020, en octobre prochain.

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