Sa démission n’est pas vraiment une surprise, contrairement au moment choisi pour le faire. En Éthiopie, Hailemariam Desalegn a annoncé ce 15 février sa volonté d’abandonner ses deux casquettes de Premier ministre et de président de la coalition au pouvoir.
La rumeur circulait avec insistance dans les milieux politiques et journalistiques d’Addis-Abeba, la capitale, depuis déjà plusieurs semaines. Qu’est-ce qui a décidé le Premier ministre éthiopien à franchir le pas et à démissionner maintenant ? Différentes hypothèses sont possibles.
Selon plusieurs analystes ou journalistes, Hailemariam Desalegn a présenté sa démission de son propre chef. L’agence Reuters cite par exemple un expert d’après qui le Premier ministre voulait accélérer le rythme des libérations d’hommes politiques, de militants et de journalistes emprisonnés. Il n’aurait pas été suivi par certains membres de la coalition, ce qui aurait précipité sa volonté de départ.
Difficile succession
Selon une autre version qui circule, certains des membres de la coalition au pouvoir lui ont forcé la main. Il s’agit soit de ses mentors du Front de libération des peuples du Tigray (FLPT), le parti dominant depuis plus d’un quart de siècle, soit des partis oromos et amharas qui veulent voir l’un des leurs prendre le fauteuil. Comme souvent en Ethiopie, il est difficile de démêler le vrai du faux.
« Il y a plus de questions que de réponses », explique un autre analyste politique. La coalition de l’Ethiopian People’s Revolutionnary Democratic Front (EPRDF) au pouvoir va avoir fort à faire pour s’entendre sur le nom de son futur président et donc du futur Premier ministre éthiopien. Cela pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Selon ses déclarations, Hailemariam Desalegn restera Premier ministre tant qu’un successeur ne lui serait pas trouvé. Son départ doit par ailleurs encore être validé par l’EPRDF.
rfi