Deux hommes ont avoué le meurtre d’un célèbre chanteur de l’ethnie oromo en Ethiopie, dont l’objectif était en réalité de renverser le Premier ministre Abiy Ahmed, a affirmé vendredi la procureure générale éthiopienne.
Hachalu Hundessa, chanteur populaire et porte-drapeau de l’ethnie oromo, la plus importante du pays et dont est également issu le Premier ministre, a été tué le 29 juin par des inconnus à Addis Abeba.
Son meurtre avait aussitôt déclenché pendant plusieurs jours la pire flambée de violence depuis l’arrivée de M. Abiy au pouvoir en 2018, faisant plus de 200 morts.
“L’assassinat (du chanteur) était une couverture pour tenter de prendre le pouvoir par la force”, a déclaré la procureure Abebech Abbebe dans un communiqué diffusé par la télévision d’Etat, sans donner plus de précisions.
Elle a affirmé qu’outre deux hommes ayant selon lui avoué le meurtre, un troisième suspect en fuite avait également été identifié.
L’un des deux meurtriers présumés aurait affirmé que des membres d’un groupe armé rebelle affilié au Front de libération oromo (OLF, parti d’opposition) étaient à l’origine de la tentative de coup d’Etat contre M. Abiy.
L’OLF, ancien mouvement rebelle en exil revenu en Ethiopie au moment de l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed a depuis démenti tout lien avec des groupes rebelles armés.
Depuis les émeutes sanglantes de la semaine dernière, “le calme est revenu et les activités ont repris normalement” dans la région Oromia, selon le gouvernement. Vendredi, le réseau internet restait néanmoins coupé en Ethiopie pour le onzième jour consécutif.
Mais selon la procureure, “ceux qui se cachent en lieu sûr” appellent “la jeunesse éthiopienne à se battre, à couper les routes et à cesser le travail” en vue de renverser le pouvoir. “Nous appelons avant tout notre peuple à désobéir à cet appel à la rébellion et à la déjouer”, a-t-elle ajouté.
Afp