Un examen attentif des obligations cultuelles (arkan) nous révèle qu’elles sont toutes intimement liées aux réalités édéniques de la vie future des croyants. Ainsi en va-t-il du jeûne, dont Dieu nous signale dans une sainte narration (« le jeûne M’appartient et c’est Moi qui donne la récompense »), qu’il est un acte rituel exceptionnel au cœur duquel se noue une relation « secrète » entre Dieu et le jeûne individuel.
Le jeûne, au plan légal, consiste à s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles entre l’aube et le coucher du soleil. Cependant, chose à ne pas perdre de vue, le messager de Dieu, sallalla ‘alayhi wa sallam, nous a bien mis en garde contre un jeûne dont nous n’obtiendrions rien d’autre que « la faim et la soif ».
Il est par ailleurs communément admis que le jeûne est un moyen par lequel le croyant peut compatir avec ceux qui, continuellement, endurent faim et privation. Cette conception n’est certes pas dépourvue de bon sens, mais n’est-il pas envisageable de démêler de la définition légale susmentionnée quelques compréhensions plus subtiles résidant sous la surface de ce sacrifice personnel ? En quoi et comment peut-on relier l’abstinence alimentaire et sexuelle avec les réalités suprêmes du Paradis ? Et pourquoi Dieu attribue-t-Il au jeûne une signification si particulière ?
Un des chapitres du Qur’an mémorisé par la quasi-totalité des croyants pratiquants, la sourate Nisba, renferme quelques éléments de réponses. Des polythéistes mecquois qui s’étaient lancé dans une discussion à propos de leurs dieux vinrent à la rencontre du Prophète, sallalla Allahou ‘alayhi, pour l’interroger : « Ya Muhammad, ansib lana rabbak » (O Muhammad décris-nous ton Dieu) Dieu Lui-même révéla alors : « Dis : Dieu est Un… ». Sourate Nisba (sourate de la description) est un des noms de la sourate « Ikhlâs ».