Friday, March 29, 2024
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Fatou Diome nommée Docteur Honoris Causa À L’Université De Liège

L’Université de Liège a remis lundi les insignes de docteur honoris causa au patron de CMI Bernard Serin, à l’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome et au président de l’Association européenne des universités Rolf Tarrach. La cérémonie de remise des insignes s’est déroulée en ce jour du bicentenaire de l’Université de Liège, dont l’acronyme ULg est désormais remplacé par ULiège.Fatou Diome est née en 1968 sur la petite île de Niodior, dans le delta du Saloum, au sud-ouest du Sénégal. Elle est élevée par sa grand-mère.Contrairement à ce qu’exigent les traditions de sa terre natale, elle côtoie les hommes plutôt que d’aller aider les femmes à préparer les repas et assurer les tâches ménagères. Toujours en décalage avec le microcosme de l’île, elle décide d’aller à l’école et apprend le français. Sa grand-mère met un certain temps à accepter le fait qu’elle puisse être éduquée : la petite Fatou doit aller à l’école en cachette jusqu’à ce que son instituteur parvienne à convaincre son aïeule de la laisser poursuivre. Elle se passionne alors pour la littérature francophone.

A treize ans, elle quitte son village pour aller poursuivre ses études dans d’autres villes du Sénégal tout en finançant cette vie nomade par de petits boulots : elle va au lycée de M’bour, travaille comme bonne en Gambie et finit par entamer des études universitaires à Dakar. A ce moment, elle songe à devenir professeur de français, loin de l’idée de quitter son pays natal.

Mais à 22 ans, elle tombe amoureuse d’un Français, se marie et décide de le suivre en France. Rejetée par la famille de son époux, elle divorce deux ans plus tard et se retrouve en grande difficulté, abandonnée à sa condition d’immigrée sur le territoire français. Pour pouvoir subsister et financer ses études, elle doit faire des ménages pendant six ans, y compris lorsqu’elle peut exercer la fonction de chargée de cours au cours de son DEA, fonction qui lui apporte un revenu insuffisant pour vivre.

En 1994, elle s’installe en Alsace. Elle est étudiante à l’université de Strasbourg où elle termine aujourd’hui son doctorat de lettres modernes sur Le Voyage, les échanges et la formation dans l’ouvre littéraire et cinématographique de Sembène Ousmane, tout en donnant des cours.

Elle se consacre également à l’écriture : elle a publié La Préférence nationale, un recueil de nouvelles, aux éditions Présence africaine en 2001. Le Ventre de l’Atlantique est son premier roman, paru en 2003 aux éditions Anne Carrière.

Son second roman, Kétala, paraît en 2006.
La France et l’Afrique forment le cadre de ses ouvres de fiction. Son style est inspiré par l’art traditionnel de narration, tel qu’il est toujours connu dans l’Afrique contemporaine. Avec ses descriptions précises et authentiques, un humour impitoyable et le langage tranchant, mais nuancé, qui la caractérisent, elle trace un portrait inquiétant des difficultés d’intégration à l’arrivée en France harmonisé par des épisodes entremêlés de nostalgie et d’agrément au souvenir de son enfance au Sénégal.

La Préférence nationale, recueil de nouvelles, édition Présence Africaine, 2001
Le Ventre de l’Atlantique, roman, éditions Anne Carrière, 2003 – éditions Le Livre de Poche 30239
Les Loups de l’Atlantique, nouvelles, 2002 – Dans le recueil : Étonnants Voyageurs. Nouvelles Voix d’Afrique.
Kétala, roman, 2006, Éditions Flammarion
Inassouvies, nos vies, roman, 2008, Editions Flammarion
Le vieil homme sur la barque, récit (illustrations de Titouan Lamazou), Naïve, 2010
Celles qui attendent, roman, 2010, Éditions Flammarion
Mauve, récit, 2010, Éditions Flammarion
Impossible de grandir, roman, 2013, Editions Flammarion.

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