En Gambie, le président Yahya Jammeh vient d’annoncer des mesures drastiques, jeudi 7 juillet. Dans les médias publics, il a évoqué l’interdiction du mariage des enfants. Les personnes qui enfreignent les règles risquent désormais la prison à vie.
« Quiconque épouse une fille n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans fera 20 ans de prison », a annoncé Yahya Jammeh devant des dignitaires musulmans. Et de préciser : « Les parents de la fille feront 21 ans de prison et toute personne ayant connaissance de ce mariage et ne l’ayant pas signalé aux autorités fera dix ans de prison, insiste le président. L’imam et tous ceux qui dirigeront la cérémonie de mariage seront également envoyés en prison », poursuit Yahya Jammeh.
Le président endosse le manteau de juriste et définit la durée des peines encourues. Peu de statistiques existent à ce sujet, mais selon une étude menée en 2010 par la fondation Ford, 38,8 % des filles de 15 à 19 ans avaient été mariées de force. Mais la mesure annoncée jeudi concerne aussi les adultes. Un mariage, même à 40 ans, s’il est contraint « est illégal », insiste Yahya Jammeh. Le chef de l’Etat affirme avoir donné des instructions aux députés pour adopter une loi d’ici le 21 juillet.
Une mesure qui semble radicale, mais qui vise à résoudre un problème sensible et parfois même tabou dans les sociétés traditionnelles. Fin novembre 2015, dans une même tonalité, Yahya Jammeh avait décrété l’interdiction de l’excision. Un mois après cette déclaration, une loi réprimant les mutilations génitales féminines avait été adoptée par le Parlement.
rfi