Après 30 ans de présence dans le pays, Médecins sans frontières (MSF) ne cache pas que c’est une tragédie pour les habitants soignés dans la capitale et notamment les enfants. L’ONG estime qu’elle n’a plus le choix à cause de la violence des gangs, mais aussi celle des forces de l’ordre.
Après 30 ans de présence dans le pays, Médecins sans frontières (MSF) ne cache pas que c’est une tragédie pour les habitants soignés dans la capitale et notamment les enfants. L’ONG estime qu’elle n’a plus le choix à cause de la violence des gangs, mais aussi celle des forces de l’ordre.
Dans la nuit du lundi 18 novembre au mardi 19 novembre 2024, de violents affrontements ont opposé des gangs à un groupe de policiers et d’habitants en plusieurs points de la capitale. Bilan : au moins 28 morts, identifiés comme des membres de la coalition « Vivre ensemble » dont les corps ont parfois été brûlés et laissés dans la rue. “Port-au-Prince s’est réveillée dans l’angoisse, les rues désertes et les quartiers bouclés”, rapporte notre correspondant Peterson Luxama. Selon un porte-parole adjoint de la police nationale, les événements ont débuté vers deux heures du matin lorsque la police a intercepté un camion et un minibus qui montaient en direction de Pétion-Ville avec, à leur bord, des membres de groupes armés. Au moins dix d’entre eux ont été abattus, poursuit notre correspondant. Les forces de l’ordre ont récupéré des armes automatiques, des centaines de munitions et un drone. Depuis, des opérations de ratissage sont en cours et tous les axes routiers sont complètement bloqués. Dans la vallée de Bourdon, un agent de sécurité interrogé par Ayibopost raconte qu’après un assaut d’hommes armés, ces derniers ont été pris en chasse par la police et la population. Parmi les victimes, un enfant, “non armé”, “envoyé en mission (…) selon ses dires”. D’après deux témoins interviewés, l’épilogue est tragique : “la foule tue l’enfant et met le feu à son cadavre”, relate Ayibopost.