Thursday, December 12, 2024
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Hommage national et musical de la Côte d’Ivoire à son Premier ministre décédé

Après l’hommage de l’Etat de Côte d’Ivoire et du monde politique, la mémoire du Premier ministre Hamed Bakayoko, décédé le 10 mars à 56 ans, était célébrée par des stars de la musique ivoirienne et africaine, dont il était proche, lors d’un concert populaire au grand stade d’Abidjan mercredi soir.

Quelque 20.000 personnes, selon des journalistes de l’AFP, majoritairement des jeunes portant un T-shirt blanc avec une photo de “Hambak”, étaient réunies dans une ambiance festive au stade olympique d’Ebimpé pour écouter Alpha Blondy, Magic System et Fally Ipupa, parmi les stars annoncées à ce concert qui doit durer jusqu’à l’aube jeudi.

“Hamed c’est un père pour moi. Quand la jeunesse avait besoin de lui, il était là, il venait dans nos quartiers. Aujourd’hui c’est à nous d’être là pour lui”, a témoigné Aboubakar, 22 ans, un jeune du quartier populaire d’Anyama.

Après un lâcher de colombes, le concert a débuté vers 20H30 (locales et GMT) avec les prestations des Ivoiriens Obams et Ariel Sheney, puis se poursuivait avec la star congolaise Fally Ipupa.

Les footballeurs Samuel Eto’o et Emmanuel Adebayor étaient également présents à cet hommage à Hamed Bakayoko, décédé en Allemagne des suites d’un cancer foudroyant, que le leader du célèbre groupe ivoirien Magic System, A’Salfo, a qualifié de “ministre de la Culture bis”.

Avant d’entrer au gouvernement dans les années 2000, Hamed Bakayoko, passionné de musique et grand amateur de fêtes, s’était construit un puissant réseau d’amitiés dans le milieu du showbiz lorsqu’il dirigeait Radio Nostalgie, une des premières radios privées de Côte d’Ivoire, financée par Dominique Ouattara, l’épouse de l’actuel président Alassane Ouattara.

La mort brutale de ce Premier ministre charismatique et populaire a choqué la Côte d’Ivoire.

M. Bakayoko était apprécié dans tous les milieux politiques pour sa capacité d’écoute et avait contribué à la réussite le 6 mars d’élections législatives apaisées, auxquelles tous les grands partis d’opposition ont participé, en acceptant sans contestation de rue la victoire du parti au pouvoir.

Une première depuis des années dans un pays habitué aux violences électorales, comme celles qui ont marqué la présidentielle d’octobre 2020, boycottée par l’opposition et remportée par Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé. Ces violences avant et après le scrutin avaient fait 87 morts et près de 500 blessés.

L’hommage national à Hamed Bakayoko a débuté mercredi matin par une cérémonie dans l’enceinte du palais présidentiel à Abidjan, en présence du président Ouattara et de son épouse Dominique tous deux vêtus de sombre, des membres du gouvernement, des plus hautes autorités militaires et religieuses et du corps diplomatique.

Plusieurs chefs d’Etat voisins étaient également présents, dont le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et le Guinéen Alpha Condé.

Face au cercueil recouvert du drapeau ivoirien vert, blanc et orange, le chef de l’Etat a décerné à titre posthume à Hamed Bakayoko la dignité de Grand-croix de l’ordre national, plus haute distinction ivoirienne.

Dans l’après-midi les partis politiques, notamment le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), ont salué la mémoire de l’ex-Premier ministre dans le stade d’Ebimpé.

L’opposition, dont le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié et le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, ont salué la mémoire d’un homme de “convictions et de compromis”, “d’un grand serviteur de l’Etat”.

– “Un fils” –

En annonçant la mort de son Premier ministre il y a une semaine, le président Ouattara a avait dit perdre un “fils et un proche collaborateur”.

Ce terme de “fils”, il l’avait déjà utilisé à la mort en juillet 2020 d’Amadou Gon Coulibaly, prédécesseur de Hamed Bakayoko, décédé à 62 ans quelques jours après son retour d’une hospitalisation et d’une convalescence de deux mois en France.

Egalement très proche du chef de l’Etat, c’est Amadou Gon Coulibaly qu’il avait choisi pour se présenter à la présidentielle, mais sa mort avait poussé Alassane Ouattara à se représenter alors qu’il avait annoncé ne pas vouloir briguer de troisième mandat.

La charge de Premier ministre est actuellement assurée par Patrick Achi, ex-secrétaire général de la présidence. Celle de ministre de la Défense qu’occupait également M. Bakayoko est temporairement assuré par Téné Birahima Ouattara, frère cadet du président.

Hamed Bakayoko sera inhumé dans l’intimité familiale vendredi dans sa ville de Séguéla (nord), à l’issue d’une semaine de deuil national.

Afp

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