Le président tchadien avait romis que «justice sera rendue». Elle a été rendue ce jeudi. La justice tchadienne a condamné pour dix (10) ans de travaux forcés six (06) des huit (08) violeurs de la jeune lycéenne Zouhoura qui a brisé le silence.
Agés de 17 à 22 ans et fils des dignitaires du régime de N’Djamena, les violeurs ont été condamnés par la Cour criminelle pour viol collectif sur Zouhoura (16 ans) le 08 février 2016. Parmi eux, un a écopé d’un an d’emprisonnement ferme tandis que le meneur du groupe a pris la fuite depuis le 13 juin dernier. Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre.
La décision de briser le silence
Le viol avait été commis presque incognito le 08 février. C’est une semaine (15 février) plus tard que l’affaire a été révélée et a soulevé un tollé général en pleine campagne présidentielle. Suite à l’insistance de son père (opposant au régime d’Idriss Deby Itno et vivant en France), Zouhoura qui a rejoint son père, a décidé de rompre le silence. «Ils m’ont prise et ils m’ont emmenée dans un endroit inconnu. Là, ils ont commencé à me déshabiller et à me prendre en photo», avait-elle narré.
Les médias tchadiens ont relayé une vidéo de Zouhoura nue et en larmes. Une image qui a provoqué un choc au Tchad et qui a soulevé des vagues de protestations et de condamnations à travers le pays. Des manifestations de lycéens à N’Djamena ont aussi été dispersées brutalement. Le bilan a fait un mort (Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans tué par balle), des blessés graves et 17 arrêtés.
Si Zouhoura avait gardé le silence à la suite du viol, elle a avoué que c’est parce que «il n’y a jamais eu de justice pour punir le viol d’une femme tchadienne». Mais, pour une des rares fois, sa cause vient d’être entendue et défendue par le Président tchadien. Ce dernier avait réagi vigoureusement, en qualifiant le viol «d’un acte ignoble». Il avait promis que «justice sera rendue».
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