L’adoption de la motion de rejet contre le projet de loi immigration, ce lundi après-midi, par l’Assemblée nationale française, avant même que les débats ne commencent, a enflammé la sphère politique en France, les oppositions parlant notamment de “désaveu” pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a estimé, sur X, que Gérald Darmanin était “désavoué” et devait “tirer les conclusions” de l’adoption de cette motion de rejet. “Les étrangers ne peuvent être présentés comme des suspects. Macron a été élu pour être une digue au Rassemblement national”, a encore écrit Olivier Faure.
Réagissant également sur le réseau social X, le chef de file de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a noté que “c’est surtout la macronie qui a fini par exaspérer toutes les oppositions”. “L’arrogant Darmanin a braqué tout le monde. Le début de la fin est commencé”, a asséné le chef des Insoumis.
Même son de cloche du côté de la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, selon qui Darmanin “a échoué à l’Assemblée nationale” et “n’a qu’à partir avec sa loi sous le bras”.
“Nous sommes ravis que cette motion ait abouti”, a déclaré pour sa part Marine Le Pen, dont le parti, le Rassemblement national (RN), a voté en faveur de la motion de rejet, creusant l’écart à la dernière minute et permettant, avec Les Républicains, son adoption.
Le président du RN, Jordan Bardella, lui, a appelé à la démission de Gérald Darmanin, estimant que ce dernier “pèche par inaction, par omission et par distorsion”.
Du côté de la Majorité, c’est surtout cette “alliance totalement rocambolesque” entre la gauche d’une part et le RN et les Républicains d’autre part qu’on tient à pointer du doigt. “On voulait avoir un débat, on respecte la démocratie. Ce qu’il s’est passé aujourd’hui est triste pour notre démocratie”, a indiqué Benjamin Haddad (Renaissance) au micro de LCI.
A noter que Gérald Darmanin a présenté, ce lundi, sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a refusée, selon une information rapportée par Europe 1.
Le locataire de Beauvau s’est entretenu avec Macron, lundi soir au palais de l’Élysée, suite à l’adoption de la motion de rejet à l’Assemblée nationale qui annule de facto l’examen de son projet de loi sur l’immigration.
Le projet de loi immigration a été retoqué, ce lundi après-midi, à l’Assemblée nationale, suite à une motion de rejet présentée par l’écologiste Benjamin Lucas et votée par le Rassemblement national et une grande partie des Républicains.
Le texte, arrivé à l’Assemblée ce lundi 11 décembre après avoir été adopté au Sénat, ne sera donc pas examiné en première lecture par les députés.
Selon le site d’actualité sur les politiques publiques françaises, “Vie-publique.fr”, le gouvernement a d’ores et déjà le choix entre trois options : retirer son projet de loi, renvoyer le texte devant le Sénat ou convoquer une commission mixte paritaire réunissant sept sénateurs et sept députés qui pourront alors tenter de trouver un accord sur le texte.
Les groupes de la Majorité à l’Assemblée nationale (Renaissance, Démocrate MoDem et Indépendants, Horizons et apparentés) ont appelé, dans un communiqué, à ce que le texte de projet de loi ne soit pas retiré. “Ce texte est nécessaire et attendu des Français”, ont estimé les trois groupes, fustigeant les oppositions qui ont voté la motion de rejet. “Des digues ont sauté au nom du commerce électoral”, ont-ils écrit.