Clôture de campagne en demi-teinte pour le Mouvement 5 étoiles italien. Son chef de file Luigi Di Maio a choisi, vendredi 24 mai, de terminer à Rome, piazza della Bocca della Verità (« la bouche de la vérité »). Face à quelques milliers de sympathisants, le ministre a centré son discours sur des questions de politique intérieure, lançant un « avertissement » à son allié au gouvernement, la Ligue.
Face à une place qui n’était pas archi-comble, Luigi Di Maio est revenu vendredi sur les querelles survenues en Italie récemment entre le M5S et le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, son allié d’extrême droite au gouvernement et rival dans la campagne électorale. Mais il n’a jamais cité le nom du chef de la Ligue.
« Maintenant, nous réagirons à chaque fois que quelqu’un remettra en cause les valeurs du Mouvement 5 étoiles, parce que si tu es au gouvernement avec les 5 étoiles, tu ne peux pas t’attendre à autre chose qu’à l’intransigeance sur les privilèges et sur tant d’autres questions », a lancé le ministre.
Renzo, qui est passé de la gauche aux 5 étoiles en 2014, se dit convaincu que le mouvement ne sera pas écrasé par l’ultra-nationaliste Matteo Salvini. « Salvini a mené une campagne très dure, dit-il, qui a divisé la société italienne, et il le paiera. La Ligue n’atteindra pas 30% des voix. Nous, nous sommes là pour protéger les Italiens contre le libéralisme anti-social. »
Mais si la Ligue devenait le premier parti du pays, les militants 5 étoiles seraient-ils pour une rupture ? Ce n’est pas envisageable, assure Tiziana : « Moi, je suis certaine qu’après cette campagne électorale, tout se calmera. Salvini renouera le dialogue avec nous pour réfléchir et résoudre les problèmes. »
Un avis partagé par de nombreux sympathisants, qui estiment qu’il n’y a pas d’autre solution. En tous cas, pour le moment. Pour Luigi di Maio non plus d’ailleurs, pas question de changer les équilibres si Matteo Salvini obtient plus de succès que les 5 étoiles aux élections européennes, ce que prévoient tous les sondages.
Rfi
