Le ministre français des Affaires étrangères soupçonne le président congolais Joseph Kabila de vouloir rester au pouvoir au-delà de la durée prévue par la Constitution.
Le président congolais risque de conduire la République démocratique du Congo à la “guerre civile”, a dit Jean-Marc Ayrault dans une interview à TV5 Monde.
“Il faut absolument que la Constitution soit respectée, qu’une date soit fixée pour les élections et que le dialogue national ait vraiment lieu. Il y a un vrai risque de guerre civile”, a déclaré M. Ayrault.
“Je dénonce ce président qui n’a qu’un but : ne pas respecter la Constitution pour garder le pouvoir”, a-t-il ajouté.
Jean-Marc Ayrault soutient qu’il ne fait pas de “l’ingérence” dans les affaires de la RDC, en critiquant ainsi Joseph Kabila.
“Il s’agit seulement du respect du droit et des principes”, a-t-il fait valoir.
La France n’écarte pas d’exercer des “sanctions” à l’encontre de M. Kabila.
“S’il faut passer par les sanctions, on les mettra en œuvre, mais j’appelle surtout à la raison”, a-t-il averti.
L’élection présidentielle en RDC prévue à la fin du second mandat de Joseph Kabila en novembre prochain ne pourrait pas se tenir avant novembre 2018, a déclaré la commission électorale nationale, samedi dernier.
La majorité présidentielle propose la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition et le maintien de M. Kabila à son poste, jusqu’en 2018.
Une partie de l’opposition est favorable à cette proposition si le chef de l’Etat s’engage à ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.
D’autres opposants, dont Etienne Tshisekedi, réclament le départ pur et simple de Joseph Kabila du pouvoir, à la fin de son second mandat, en novembre prochain.
La RDC a réagi aux propos du ministre français, en accusant la France d’inciter les Congolais à la désobéissance envers les autorités de leur pays.
“La France doit (…) laisser les Congolais se débrouiller eux-mêmes”, a dit Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais.
“Les préoccupations du ministre Ayrault concernant la République démocratique du Congo sont maintenant suspectes, car elles font penser à l’ingérence qui a créé le chaos en Libye”, a dit M. Mende.
Il fait allusion à la déstabilisation de la Libye par une coalition militaire, dont faisait partie la France, en 2011.
bbc