Cinquante extrémistes tunisiens connectés à l’organisation Etat islamique seraient arrivés en Italie parmi les migrants tunisiens. C’est le journal britannique The Independant qui a relaté l’information il y a quelques jours, citant un document d’Interpol.
Le gouvernement italien lui, nie l’exactitude de ces informations, tout en reconnaissant qu’il coordonne avec la Tunisie en matière de sécurité et qu’il expulse systématiquement des migrants tunisiens vers leur pays selon un accord signé avec Tunis. Depuis cet été, plusieurs responsables européens ont exprimé leurs craintes de voir arriver en Europe des jihadistes parmi les migrants, surtout après la défaite de l’EI en Irak et en Syrie.
Interpol aurait, selon le quotidien britannique The Independent, communiqué récemment à l’Italie une liste de 50 jihadistes tunisiens, identifiés par leurs noms et dates de naissance. Interpol réactualise régulièrement ses listes sécuritaires et communique les noms des terroristes et criminels recherchés aux Etats concernés. Les informations convergent de 192 pays membres. Les personnes dangereuses sont indiquées en rouge sur ses listes.
Par ailleurs, l’Italie coopère étroitement au niveau sécuritaire avec la Tunisie, qui avait mis en garde l’été dernier sur l’arrivée possible de jihadistes avec les migrants en Italie. Le ministre italien de l’Intérieur l’a admis dans la presse le mois dernier : « Ce qui paraissait impossible dans le passé est devenu possible aujourd’hui. »
L’Italie indique avoir identifié, depuis 2015, 243 personnes de plusieurs nationalités soupçonnées d’extrémisme, toutes immédiatement expulsées sous escorte policière jusqu’à leur pays d’origine. Six autres sont venues gonfler la liste depuis le début de l’année, dont un Tunisien.
Aussi, d’après le ministère italien de l’Intérieur, parmi les quelque 5 500 Tunisiens arrivés à Lampeduza et en Sicile, entre juillet et octobre 2017, 2 200 ont été expulsés vers la Tunisie, au rythme de deux vols groupés par semaines.
Un responsable italien faisait remarquer qu’une partie de ces migrants tunisiens sont arrivés à bord de petits bateaux de pêche qui étaient abandonnés sur les côtes italiennes. Bateaux différents de ceux utilisés par les trafiquants libyens et sont en bon état et conduits par des gens qui connaissent la mer.
La Tunisie est le pays qui a fourni le plus de combattants à l’EI. Ils seraient, selon l’ONU, 6 000 en Syrie et en Irak et par extension en Turquie aujourd’hui, ils sont 1 500 en Libye et très nombreux aussi dans les prisons tunisiennes. Le ministre tunisien de l’Intérieur avait annoncé il y a quelques jours que ses services ont arrêté près de 250 cellules islamistes en 2017.
Avec la défaite de l’organisation, les Etats européens craignent que des combattants de l’EI ne mènent des attaques sur le territoire européen.
rfi