Au Kenya, à deux semaines des élections générales – présidentielle, législatives et assemblées locales – les agents de la commission électorale suivent une formation intensive avec notamment l’apprentissage du cadre légal, les réactions à adopter en cas d’irrégularité, mais surtout, l’utilisation des tablettes tactiles, qui serviront à l’identification des votants puis à la transmission des résultats. Malgré les inquiétudes de l’opposition, qui craint qu’une défaillance de la technologie ouvre la voie à des trucages, la commission compte sur ces nouvelles tablettes pour assurer des élections crédibles. Reportage.
Une cinquantaine d’agents, penchés sur leurs tablettes tactiles, écoutent attentivement les instructions du formateur. Ces nouveaux kits vont faciliter leur travail le jour du vote des élections générales, explique Agnes Nankeai : « C’est plus facile qu’avec les anciens EVID, les dispositifs électroniques d’identification que nous avions utilisés lors des dernières élections en 2013… Cette fois-ci, c’est tout-en-un ».
Les quelque 45 000 tablettes commandées par la commission à la société française Safran permettent en effet de vérifier biométriquement l’identité des votants, puis de transmettre les résultats au centre de décompte national en toute transparence, selon Martin Washira, le formateur. « Ils feront le décompte et ils déclareront les résultats sur un formulaire et sur la tablette. Cette tablette a des dispositifs de contrôle, si quelqu’un entre un chiffre erroné, cela sera repéré », assure-t-il.
Défaillances
Lors des dernières élections en 2013, de nombreuses défaillances techniques avaient semé le doute quant au résultat de l’élection. « La dernière fois, nous avions reçu les dispositifs d’identification électronique des votants un jour seulement avant le vote ! Cette année, nous les avons reçus trois mois en avance, et nous les utilisons depuis deux mois… donc cette technologie fonctionnera », assure Eroo Mele, en charge du processus électoral pour le comté de Nairobi.
Reste cependant le problème de l’accès au réseau dans certaines régions du Kenya et les limites de l’identification biométrique. Les doigts sales ou gras pourraient ne pas être reconnus.
rfi