Thursday, April 25, 2024
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La Banque mondiale livre son classement des pays subsahariens les mieux (et les moins bien) gouvernés

La Banque mondiale a publié fin juin un rapport évaluant la qualité des politiques et des institutions nationales en Afrique subsaharienne. Cette évaluation, qui conditionne le montant des dons et prêts à taux zéro accordés aux pays africains les plus pauvres, dresse un bilan mitigé pour l’année 2015, rapporte Jeune Afrique.

La moitié des pays d’Afrique subsaharienne ont un environnement politique et institutionnel relativement peu favorable à la réduction de la pauvreté et au développement. Tel est le bilan dressé par l’Évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA), menée par la Banque Mondiale auprès de 38 pays africains.

En 2015, sept pays affichent de meilleures performances par rapport à 2014, tandis que douze pays ont eu leur note revue à la baisse. Le reste des pays maintient la même qualité institutionnelle depuis 2014.

En tête du classement, le Rwanda, qui a engagé une série de réformes et de politiques publiques renforçant la qualité de ses institutions, se voit attribuer une note de 4 sur 6 par la Banque mondiale. Il est suivi du Cap-Vert, du Kenya, et du Sénégal, qui obtiennent tous une note de 3,8 sur 6.

Quelques améliorations…

Parmi les pays ayant réussi à améliorer leur contexte de gouvernance, le Ghana et les Comores ont connu des progrès dans leur gestion des finances publiques et des droits de propriété, et obtiennent respectivement les notes globales de 3,4 et 2,8.

Cependant, d’autres pays ont connu une amélioration dans certains domaines, sans que cela ne se ressente sur leur note globale. Sortie de crise post-électorale, la Côte d’Ivoire peut se vanter d’une utilisation plus équitable de ses ressources publiques au terme de quatre ans de réformes institutionnelles, mais sa note globale de 3,3 demeure la même qu’en 2014.

… Mais un bilan terni par les conflits

Dans le classement, les baisses les plus fortes sont affichées par le Burundi (3,1) et la Gambie (2,9).
Placés en dernier du classement, l’Erythrée et le Soudan, dont les performance ont chuté dans plusieurs secteurs de gouvernance cette année, disposent des institutions politiques les moins favorables au développement et obtiennent la note très basse de 1,9 sur 6.

Dans le domaine de la gouvernance, si certains pays améliorent leurs performances, ces progrès sont ralentis depuis 2014 : l’année dernière, environ un quart des pays évalués avaient amélioré leur gouvernance, contre seulement 7 en 2015.

Ce bilan faible en matière de gouvernance témoigne de la fragilisation des institutions de certains pays touchés par les conflits, notamment le Burundi (3,1), où la situation actuelle de crise vient freiner les progrès affichés en 2014.

Punam-Chuhan Pole, l’économiste de la Banque mondiale à l’origine du rapport, commente : « L’escalade de la violence et du conflit politique et ethnique souligne la nécessité d’agir contre les principales causes de fragilité et de forcer les institutions publiques à rendre des comptes sur les actions de développement humain, de sécurité et de justice aux citoyens. »

Un rapport déterminant pour l’aide financière aux pays les plus pauvres

La CPIA mesure les capacités des pays africains à fournir des institutions et politiques propices au développement.
Les notes de la CPIA sont basées sur 16 indicateurs, incluant des critères de gestion économique et de gouvernance, qui mesurent la qualité de l’environnement institutionnel dans lequel sont mis en oeuvre les programmes de développement.

La moyenne de ces critères permet d’obtenir une note globale, attribuée sur une échelle de 1 (note la plus basse) à 6 (note la plus élevée), qui permet de déterminer le montant des dons et prêts à taux zéro alloués aux pays éligibles au soutien de l’Association internationale de développement (l’IDA, fonds de la Banque Mondiale consacré aux pays les plus pauvres du monde).

La note moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne s’élève ainsi à 3,2, un bilan désormais égal à l’ensemble des autre pays admissibles au financement de l’IDA dans le monde.

Des vulnérabilités exacerbées par le contexte économique mondial

Selon le rapport, la chute des capacités des pays africains à renforcer leurs institutions est aussi due à un déclin du contexte économique mondial, qui vient exacerber les vulnérabilités économiques déjà présentes : dans le domaine de la gestion économique, treize pays ont leur notes revues à la baisse cette année.

« La fin du super cycle des matières premières a mis en lumière les vulnérabilités de la structure des économies de l’Afrique subsaharienne », explique Punam-Chuhan Pole, qui ajoute néanmoins : « Toutefois, les difficultés actuelles présentent également des opportunités pour accélérer les réformes fondamentales destinées à renforcer la compétitivité et la diversification, lesquelles sont essentielles pour développer les perspectives de croissance et mettre fin à l’extrême pauvreté. »

Chedine Tazi

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