
Il y a dix ans, jour pour jour, le 2 mai 2010, les ministres des Finances de l’Eurogroupe décident de déclencher le plan d’aide à la Grèce en plein marasme économique. Après trois plans successifs, et 289 milliards d’euros de prêts du FMI et des autorités européennes, la Grèce commence tout juste à reprendre son souffle. Un répit de courte durée. L’économie grecque encore convalescente va retomber en récession, en raison cette fois ci du coronavirus.
A peine sortis de dix années d’austérité, les Grecs redoutent de voir leur pays confiné. Pour endiguer l’épidémie de coronavirus le gouvernement a imposé depuis le 23 mars un confinement général, qui a mis brutalement un terme à l’activité touristique.
L’industrie du voyage contribue à hauteur de 30% à la richesse de l’économie du pays. En 2018, 32 millions de touristes ont visité la Grèce. Or en raison de la pandémie, le pays reste pour le moment fermé au tourisme. La chute du secteur fait craindre une remontée en flèche du chômage qui est passé de 28% en 2013, à 16% actuellement.
Pour financer l’impact lié au coronavirus, la Grèce a levé 2 milliards d’euros le 15 avril dernier et vient d’affecter 24 milliards d’euros de fonds nationaux et européens pour soutenir l’économie en raison de la pandémie. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotaki a prévenu que le pays va connaître une récession profonde. Une prévision confirmée par le Fonds monétaire international qui prévoit une contraction de 10% du PIB de la Grèce et un taux de chômage de 22,3% en 2020, avant toutefois une reprise en 2020 accompagnée d’une croissance d’environ 5%.