Depuis qu’elle a été rendue publique mardi 5 mars 2019 en soirée, la tribune du président français au sujet des élections européennes de mai 2019 suscite des réactions au sein de l’UE. Emmanuel Macron, qui se voit comme le principal adversaire des nationalistes européens, est parvenu à se mettre au centre du débat.
Le parti d’Emmanuel Macron et ses alliés n’ont toujours pas désigné la personnalité qui conduira leur liste nationale pour les élections européennes, mais la publication d’une tribune adressée « aux citoyens européens », lundi 4 mars, marque le début de l’offensive du numéro un français en vue du 26 mai.
Le président de la Commission européenne salue ce mardi « la contribution importante au débat européen » du président français, et « son engagement ferme pour identifier et répondre aux enjeux européens », selon les mots du porte-parole de Jean-Claude Juncker rapportés par l’Agence France-Presse.
« Plusieurs éléments » repris à son compte par Emmanuel Macron dans sa tribune existent déjà, ont « déjà été proposés » ou « sont en train d’être mis en œuvre » par la Commission européenne, note au passage le porte-parole du président Juncker. Notamment le renforcement des gardes-frontières européens.
Mais outre-Rhin également, la classe politique est appelée à réagir aux propos du chef de l’Etat français. Les ministres allemands de la Justice et des Finances, les sociaux-démocrates Katarina Barley et Olaf Scholz, ont notamment salué le plan pour une « renaissance européenne » présenté la veille par M. Macron.
« Je pense qu’il a raison »
« Nous, Européens, devons maintenant nous rassembler et rendre l’Europe plus forte, ensemble », écrit sur Twitter Mme Barley, tête de liste du SPD à ce scrutin. Olaf Scholz salue « un signal décisif ». « Je pense qu’il a raison : l’optimisme plutôt que le scepticisme devra déterminer notre manière d’agir. »
Dans cette déclaration, remise à la presse par email, le ministre allemand ajoute qu’il est important « que nous soyons souverains et forts pour ne pas être mis à l’écart du monde ». Une déclaration en écho aux propos macronien : « A chaque scrutin, des puissances étrangères cherchent à peser sur nos votes. »
Le président du Conseil européen aussi dit soutenir « totalement » cette « façon de penser », cette « liberté première » chère au Français, « la liberté démocratique, celle de choisir nos gouvernants ». Donald Tusk dénonce les « forces extérieures anti-européennes » qui souhaitent influer les élections.
« Cela a été le cas avec le Brexit et un certain nombre de campagnes électorales en Europe. Et cela pourrait être de nouveau le cas avec les élections européennes en mai », estime M. Tusk, alors qu’Emmanuel Macron veut notamment mettre en place une « agence européenne de protection des démocraties ».